2014, un bilan en bleu (4/6) : les attaquants

Publié le 20 décembre 2014 - Bruno Colombari

C’est dans ce secteur de jeu que se cache la trouvaille de l’année : Antoine Griezmann est arrivé au moment idéal pour s’installer à la place de Franck Ribéry. Pour le reste, Benzema et Giroud sont toujours aussi peu complémentaires.

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Sur ce tableau récapitulatif de l’année, les victoires apparaissent en bleu, les nuls en gris et les défaites en rouge. Les temps de jeu pour les titulaires sont en blanc sur fond de couleur, ceux pour les remplaçants sont en couleur sur fond blanc. A droite, le temps de jeu cumulé en minutes.

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Valbuena-Benzema-Griezmann, tiercé gagnant

Comme le 4-3-3 a prédominé en 2014, sa forme la plus courante aura été un trio Valbuena à droite, Benzema en pointe et Griezmann à gauche. Contrairement à l’année dernière où il jouait dans un milieu à trois, Mathieu Valbuena s’est situé plus haut sur le terrain, soit côté droit avec des dédoublements avec Debuchy et des relais avec Pogba, soit dans l’axe derrière Benzema.

A sept minutes près, Valbuena est d’ailleurs l’attaquant qui a le plus joué cette année : il n’a manqué qu’une seule rencontre, contre l’Equateur à Rio, et n’a joué que des fins de matches en Serbie et en Arménie. Pour le reste, il compte douze titularisations et reste l’un des hommes de base du système Deschamps, avec Lloris, Varane, Pogba et Benzema. Très altruiste, il n’a marqué qu’une fois (contre la Suisse), mais il est l’auteur de huit passes décisives, dont pas moins de trois contre la Norvège en mai. Il a moins pesé à l’automne.

Benzema s’y est vu un peu vite

Karim Benzema n’a pas été si souvent seul en pointe : associé à Olivier Giroud contre la Jamaïque (un but pour l’attaquant d’Arsenal, deux pour celui du Real), la Suisse (un but chacun) et le Nigéria (pas de but), il n’a été titularisé seul devant que face aux Pays-Bas avant la coupe du monde, et contre l’Espagne après. Au Brésil, il aura été positionné ainsi contre le Honduras (doublé), l’Equateur et l’Allemagne. Auteur de sept buts cette année, Benzema aura réussi un début de coupe du monde canon qui aurait pu se solder par deux triplés contre le Honduras et la Suisse, si à ses trois buts s’étaient ajoutés une frappe sur le poteau déviée par le gardien hondurien, un pénalty manqué et un but marqué après le coup de sifflet final contre la Suisse.

Mais cette réussite a probablement tourné la tête au madrilène (et à Didier Deschamps), puisque s’il a continué de frapper au but très souvent, ses trois matches suivants au Brésil ont été stériles. Et depuis, s’il a participé aux six matches des Bleus (remplaçant contre la Serbie, l’Arménie et la Suède), il n’a marqué qu’une fois et a tiré un pénalty à côté face à Isaksson.

Griezmann, révélation de l’année

Le troisième attaquant avec le plus de temps de jeu n’est pas Olivier Giroud (il est vrai sérieusement blessé en août avec Arsenal) mais Antoine Griezmann. Depuis qu’il a débuté face aux Pays-Bas en mars, l’attaquant du Real Sociedad puis de l’Atletico Madrid n’a manqué qu’une seule rencontre, en Serbie. Retenu comme doublure de Franck Ribéry, il a profité du forfait du Munichois pour s’installer parmi les titulaires au Brésil contre le Honduras, l’Equateur et l’Allemagne. Il a déjà marqué cinq fois, toujours en situation de remplaçant (contre le Paraguay, la Jamaïque deux fois, l’Arménie et l’Albanie) alors qu’il a été huit fois titulaire. Son engagement, ses qualités de dribbleur et son comportement irréprochable en font un postulant très sérieux au statut de titulaire à l’Euro.

Giroud toujours en intérim

Olivier Giroud pensait avoir marqué des points à l’automne dernier et au printemps, quand il avait assuré un intérim tout à fait correct en l’absence de Benzema. Auteur de trois buts en matches de préparation (doublé face à la Norvège et but contre la Jamaïque), il a rendu la politesse à Valbuena contre la Suisse, avec un but et une passe décisive chacun. Mais son association avec Karim Benzema n’a toujours pas convaincu Deschamps, et il devra se battre pour revenir en Bleu après trois mois d’absence sur blessure.

Pas de concurrence sérieuse dans l’axe

Pour autant, ni Loïc Rémy, ni Alexandre Lacazette, ni André-Pierre Gignac n’ont profité de la place laissée vacante pour s’imposer. Le premier a marqué deux fois contre l’Espagne et l’Arménie, mais n’a guère brillé, Gignac a fait un bon match en Arménie (buteur et double passeur) mais n’a pas été décisif à Marseille contre la Suède, et Lacazette, titulaire contre l’Albanie, n’a toujours rien montré chez les Bleus. La preuve que le statut de meilleurs buteurs en ligue 1 n’est pas une garantie au niveau international.

Pas sûr qu’on revoie de sitôt Rémi Cabella, qui n’a pas joué au Brésil et qui n’a été titulaire qu’une fois, en Serbie. Son temps de jeu famélique à Newcastle, où il n’a toujours pas marqué ne va sans doute pas l’aider.

Ribéry, c’est vraiment fini ?

Enfin, un dernier mot pour Franck Ribéry. Il y a un an, le Bavarois rêvait tout éveillé d’un Ballon d’Or et de coupe du monde. Son année internationale aura duré vingt-huit minutes contre les Pays-Bas. Reviendra-t-il sur sa décision de renoncer à la sélection ? Ce n’est pas impossible, mais on ne sent pas une grande envie de la part de Deschamps. Sauf si Griezmann ne progresse pas ou s’il se blesse, et qu’aucune solution n’apparaisse à gauche.

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