Sur ce tableau récapitulatif de l’année, les victoires apparaissent en bleu, les nuls en gris et les défaites en rouge. Les temps de jeu pour les titulaires sont en blanc sur fond de couleur, ceux pour les remplaçants sont en couleur sur fond blanc. A droite, le temps de jeu cumulé en minutes.
Lloris moins stable sur ses appuis
A bientôt 28 ans (il les aura le 26 décembre), Hugo Lloris vient de disputer sa deuxième coupe du monde, cette fois avec le brassard de capitaine. Depuis l’an dernier, il s’est encore rapproché de Fabien Barthez au classement des gardiens : il lui manque encore 22 sélections pour le rejoindre, puis le dépasser. Pour cela, il lui faudra jouer la plupart des matches jusqu’à l’Euro, et débuter les qualifications pour la coupe du monde 2018.
Ça semble tout à fait jouable, mais pour autant, la position du gardien de Tottenham semble moins inamovible qu’il y a un an. Sur les quinze matches de 2014, il en a disputé 11, laissant trois fois sa place à Stève Mandanda et une fois à Stéphane Ruffier. Bien entendu, ce n’était que pour des matches amicaux, mais la bonne tenue de ses remplaçants et les résultats très moyens de Lloris avec Tottenham pourraient relancer le débat sur le poste de numéro un chez les Bleus.
Si l’on regarde maintenant plus en détail les performances du capitaine français en sélection, il faut reconnaître qu’elles sont bonnes, même s’il était titulaire lors des cinq matches non gagnés cette année. Il n’a encaissé que trois buts en coupe du monde, dont deux alors que les Bleus menaient 5-0 contre la Suisse et n’étaient plus assez concentrés en défense. Le troisième est plus embêtant, puisque c’est celui qui élimine l’équipe de France face à l’Allemagne. Mais c’est plutôt Varane qui est coupable sur le but de Hümmels. D’autant que Lloris sauve en deuxième mi-temps une balle de 0-2 face à Schurrle et Müller.
Il n’a encaissé en onze matches que six buts, ce qui est tout à fait acceptable, mais à y regarder de plus près, on constate un défaut récurrent : la gestion des coups de pied arrêtés. C’est sur un coup franc qu’il cède contre le Paraguay de Caceres, encore sur coup franc de Dzemaili qu’il s’incline face à la Suisse, idem contre l’Allemagne, on l’a vu. Et toujours sur coup franc qu’il est battu par le missile de Kolarov contre la Serbie. Enfin, face à l’Albanie, c’est sur un corner que Mavraj le bat de la tête.
On peut enfin avoir encore des doutes sur son rôle de capitaine. Très effacé, on ne l’a pas vu secouer et recadrer ses partenaires quand ceux-ci ont commencé à être en difficulté face à l’Equateur et au Nigéria. A contrario, les bonnes prestations avec le brassard de Mamadou Sakho, Blaise Matuidi et Raphaël Varane ouvrent logiquement le débat sur la nécessité de maintenir Lloris comme capitaine. Là aussi, l’année 2014 aura fragilisé sa position.
Mandanda, un mal pour un bien
Drôle d’année pour le portier marseillais. Touché aux cervicales lors de la dernière journée de championnat, et privé de Brésil où il aurait de toute façon ciré le banc pour la quatrième phase finale consécutive (depuis 2008), Stève Mandanda aurait pu passer 2014 par pertes et profits. Et voilà qu’à l’automne, en moins de quarante jours, il a joué autant qu’au cours des trois dernières années !
Le forfait de Hugo Lloris en octobre, ajouté à celui de Stéphane Ruffier, lui permet de jouer contre le Portugal et en Arménie. Les deux fois, il fera de très bonnes prestations, n’encaissant qu’un seul but sur un pénalty sans conséquences de Quaresma.
Et contre la Suède au vélodrome en novembre, il ne commettra pas d’erreur, il est vrai face à un adversaire bien peu dangereux. Pour la première fois depuis avril 2009, il parvient ainsi à enchaîner deux matches sans encaisser de but. Et fait taire par la même occasion ses détracteurs qui mettaient en cause sa légitimité de doublure de Lloris. Ses excellentes performances en club lui ont fait le plus grand bien. Et on peut désormais penser que la lutte pour la première place est à nouveau ouverte d’ici l’Euro.
Ruffier, une place à prendre
Beaucoup voyaient en lui le meilleur gardien français au printemps dernier. Parti quatrième dans la hiérarchie internationale de Deschamps, Stéphane Ruffier s’est retrouvé doublure de Lloris suite au forfait de Mandanda. Et il a gagné au passage le droit de jouer en amical contre la Norvège, face à laquelle il avait fait ses débuts à l’été 2010. Cette fois, il n’a pas encaissé de but, mais il n’a pas rejoué depuis. Rétrogradé à la troisième place en septembre, il n’a pas été rappelé par Deschamps à l’automne en raison de pépins physiques. Mais il reste dans la course pour l’année prochaine.
Landreau, tournée d’adieux
Troisième gardien il était, troisième gardien il est resté. Mickaël Landreau aura terminé sa carrière internationale en coupe du monde. Il y a pire comme tournée d’adieux, même si son dernier match date de novembre 2007. Son compteur restera bloqué à 11 sélections, avec seulement trois petits buts encaissés.
Costil, un Giroud avec des gants ?
Le jumeau de l’attaquant d’Arsenal a donc profité de la retraite internationale de Mickaël Landreau et du jeune âge d’Alphonse Aréola pour se faufiler à la quatrième place des gardiens des Bleus. Benoît Costil, 27 ans, est de la même génération que Lloris (28), Ruffier (28) et Mandanda (29), ce qui réduit d’autant ses chances de garder un jour les cages de l’équipe de France. Mais sa présence à ce niveau est logique, même s’il manque d’expérience au plus haut niveau international.