Concepteur de l’Euro à 24 équipes pour 2016, puis d’un Euro sans pays organisateur pour 2020, Michel Platini ne manque pas d’idées plus ou moins brillantes (et électoralistes). Sa dernière, c’était d’affecter le pays qui accueille l’Euro, condamné à deux ans de matches sans compétition, à un groupe de cinq et lui faire disputer les qualifications, sans tenir compte évidemment de ses résultats, puisque le principe de la qualification d’office reste acquise. Et, voyez comme les choses sont bien faites, le prochain pays organisateur, c’est la France.
Lancée en décembre dernier, cette idée a finalement été adoptée par l’UEFA (c’est l’avantage, quand on est le président) vendredi, à l’occasion de la répartition des 53 équipes européennes en six pots. La France fera donc le 54e et sera affectée à un groupe de cinq, qui passera à six. Vous suivez toujours ?
L’idée n’est pas mauvaise : il semblait en effet difficile de trouver des adversaires européens dans un calendrier international essentiellement occupé par les qualifications, hormis quelques dates consacrées aux rencontres amicales. Les seules sélections européennes ayant des dates libres auraient de toute façon été celles du groupe de cinq, celui-là même que les Bleus vont rejoindre.
Reste toutefois à savoir quel statut auront ces rencontres. La question n’est pas anodine, que ce soit pour la gestion des suspensions (quid d’un carton rouge ou d’une accumulation d’avertissements lors de ces matches ?) ou pour le classement FIFA (la valeur des points étant moindre pour les matches amicaux).
En attendant le tirage au sort (le 23 février à Nice), on peut extrapoler les différents groupes possibles pour les Bleus. Les seuls adversaires impossibles sont ceux du sixième chapeau, à savoir le Luxembourg, le Kazakhstan, le Liechtenstein, les Iles Féroé, Malte, Andorre, Saint Marin et Gibraltar.
L’intérêt des Bleus est évidemment d’avoir les adversaires les plus relevés possible, afin de préparer au mieux l’Euro 2016. Dans ce cas, un groupe composé de l’Allemagne, la Belgique, la Serbie, l’Ecosse et l’Islande aurait de l’allure. A contrario, une combinaison Grèce, Hongrie, Norvège, Estonie et Chypre n’excitera sans doute pas le responsable de la billetterie.
On pourrait s’amuser à composer un groupe style tournoi des cinq nations avec l’Angleterre, l’Eire, le pays de Galles et l’Irlande du Nord, ou un spécial ex-URSS avec la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Lituanie. Ou encore un ex-Yougoslavie avec la Bosnie, la Croatie, la Serbie, le Monténégro et la Macédoine.
Voici la composition des cinq chapeaux comprenant les adversaires potentiels de l’équipe de France :
1 : Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Angleterre, Portugal, Grèce, Russie, Bosnie-Herzégovine.
2 : Ukraine, Croatie, Suède, Danemark, Suisse, Belgique, République tchèque, Hongrie, Eire.
3 : Serbie, Turquie, Slovénie, Israël, Norvège, Slovaquie, Roumanie, Autriche, Pologne.
4 : Monténégro, Arménie, Ecosse, Finlande, Lettonie, pays de Galles, Bulgarie, Estonie, Biélorussie.
5 : Islande, Irlande du Nord, Albanie, Lituanie, Moldavie, Macedoine, Azerbaïdjan, Géorgie, Chypre.