L’équipe de France a joué 135 matchs de phases finales de Coupe du monde (73), de championnat d’Europe (43), de Coupe des Confédérations (10), de Jeux Olympiques (7) et de Ligue des Nations (2). Son bilan est largement positif, avec 73 victoires, 26 nuls et 36 défaites, 250 buts marqués et 183 buts encaissés. Elle y a croisé 53 sélections adverses.
Les plus fréquentes sont l’Italie et le Danemark (9 fois), l’Espagne, l’Allemagne et l’Angleterre (6), le Portugal, l’Uruguay, la Suisse, le Mexique, la Belgique et le Brésil (5). Son adversaire préférentiel est la Belgique : alors qu’elle a perdu contre elle 30 de ses 75 confrontations, l’équipe de France a fait un 5 sur 5 en phases finales : victoires en 1938 (3-1), 1986 (4-2) et 2018 (1-0) en Coupe du monde, 1984 (5-0) à l’Euro et 2021 (3-2) en Ligue des Nations.
Elle n’a également jamais perdu contre la Suisse (en 5 matchs) et face à la Croatie, la Hongrie et la Roumanie (3), l’Irlande du Nord, la République tchèque, le Paraguay, le Japon et la Corée du Sud (2) et 21 autres adversaires rencontrés une seule fois. A l’inverse, ses bêtes noires qu’elle n’a jamais battues en phase finale sont la Tchécoslovaquie et les Pays-Bas (rencontrés 3 fois), la Suède (2), l’URSS, l’Equateur, la Grèce, le Sénégal, le Chili et la Tunisie (1).
Si on divise l’histoire des Bleus en six parties comptant 150 matchs environ [1], le poids des phases finales est de plus en plus important. Marginale avant guerre (8% du total) et encore jusqu’en 1966 (9%, malgré la création du Championnat d’Europe en 1960), la part des matchs de phases finales augmente nettement entre 1966 et 1986 (15%, malgré les loupés de 1970 et 1974 et l’absence aux championnats d’Europe entre 1968 et 1980), se maintient entre 1986 et 2000 (15% également, mais le nombre total de matchs augmente aussi) et franchi le seuil des 20% au 21e siècle (20% et 21% sur les deux dernières périodes depuis 2000, où les Bleus sont présents à chaque phase finale, et ont atteint quatre fois la finale).
Autrement dit, là où, jusqu’en 1976, les Bleus jouaient un match sur 14 en phase finale, ils en disputent aujourd’hui plus d’un sur 5, alors que la proportion des amicaux est tombée à un peu plus d’un sur trois. En réalité, sur les cinq dernières années depuis la Coupe du monde 2018, le nombre de matchs de phase finale est équivalent à celui des amicaux (13 chacun, sur 68 matchs en tout). Ce qui veut dire que sur la période récente, avec la création de la Ligue des Nations, l’équipe de France joue un match sur cinq en amical, un sur cinq en phase finale et trois sur cinq en phases qualificatives (d’Euro, de Coupe du monde et de Ligue des Nations).
Thuram et Henry menacés par Lloris et Griezmann
Chez les joueurs, c’est Hugo Lloris qui en a disputé le plus : 37 entre 2008 et 2022, en ne manquant aucune des huit phases finales jouée, et en ne laissant sa place qu’au compte-gouttes : une fois en 2018 et une autre en 2022, remplacé dans les deux cas par Steve Mandanda lors du troisième match du tournoi.
Lilian Thuram arrive juste après : 36 matchs entre 1996 et 2008, et ce sans participer aux deux Coupes des Confédérations 2001 et 2003, qui auraient pu lui donner dix matchs de plus. Il devance Thierry Henry (33 entre 1998 et 2010) et Antoine Griezmann (32 depuis 2014). Ce dernier pourrait d’ailleurs battre le record de Lloris s’il joue au moins six fois à l’Euro. Mais pas Olivier Giroud (29), qui pourrait au mieux l’égaler, et qui va certainement dépasser Marcel Desailly (30). Sylvain Wiltord, Fabien Barthez et Bixente Lizarazu (28) sont eux sous la menace de Kylian Mbappé (20), qui ne pourra toutefois pas les rejoindre en 2024. 302 internationaux français ont participé à au moins un des 135 matchs de phase finale.
Chez les buteurs, le plus prolifique est logiquement Thierry Henry (16) devant Michel Platini et Kylian Mbappé (14), Just Fontaine (13), Antoine Griezmann (11) et Zinédine Zidane (10). Karim Benzema est tout près (9), suivi d’Olivier Giroud (8). Il y a 86 buteurs français différents pour 250 buts marqués.
Le poids de Didier Deschamps depuis 35 ans
Appelé en équipe de France pour la première fois en avril 1989, Didier Deschamps a vu passer deux phases finales de Coupe du monde sous son nez, en 1990 et 1994, avant de remporter la troisième en 1998. En revanche, il n’a manqué aucun Euro lors de sa carrière internationale, participant aux éditions 1992, 1996 et 2000 et gagnant la dernière. Depuis qu’il est sélectionneur, l’équipe de France n’a manqué que deux phases finales mineures, celles de la Ligue des Nations 2019 et 2023. Elle a joué (et gagné) celle de 2021, ainsi que les Coupes du monde 2014, 2018 et 2022 et les Euros 2016 et 2020.
Depuis 1992 donc, Didier Deschamps a participé, sur le terrain ou en tant que sélectionneur, à 51 matchs de phase finale (19 comme joueur, 32 sur le bord de la touche), dont pas moins de 6 finales. Il n’a perdu que 5 fois : contre le Danemark (1992) et aux Pays-Bas (2000) comme joueur, face à l’Allemagne (2014), au Portugal (2016) et à la Tunisie (2022) comme sélectionneur. Soit 10% de défaites, deux d’entre elles (2000 et 2022) étant sans conséquence, la qualification étant déjà acquise.
A titre de comparaison, sans lui entre 2001 et 2012, les Bleus ont joué 34 matchs de phase finale. Ils en ont perdu 9 (Australie 2001, Sénégal et Danemark 2002, Pays-Bas et Italie 2008, Mexique et Afrique du Sud 2010, Suède et Espagne 2012), soit 26% du total.
