Qu’est-ce qu’une chronobiographie ?
Il y a bien des manières d’achever une carrière internationale. Celle de Raphaël Varane rappelle beaucoup celle de Fabien Barthez, assis au pied de son poteau au terme d’une séance de tirs au but sans aucun arrêt pour lui, et qui offrait une quatrième victoire mondiale à l’Italie. Varane n’est pas allé jusque là, puisqu’il a été remplacé par Ibrahima Konaté alors qu’il était allé au bout de ses forces, et même au-delà, dans la deuxième moitié des prolongations face à l’Argentine, à Lusail.
Rétrospectivement, on peut même se dire qu’il aurait dû sortir plus tôt, tant sur le but du 3-2 de Lionel Messi, il est facilement éliminé par la talonnade de Lautaro Martinez pour Messi qui sert Enzo Fernandez dont le décalage trouve Lautaro Martinez. Au milieu de ce triangle, Varane ne touche pas le ballon et couvre même l’attaquant argentin dont la frappe est repoussée par Lloris sur Messi qui marque. Sur l’action suivante, Varane fait une passe en retrait à Lloris et lève le bras pour demander à sortir. Quelques secondes après, il dégage une fois en chandelle, puis de la tête, mais il est rincé. Le ballon revient encore de son côté, et poursuivi par Lautaro Martinez, il le pousse en corner et s’effondre. Agenouillé derrière la ligne de but, il est enfin remplacé par Ibrahima Konaté. On joue la 112e minute. La carrière en bleu de Raphaël Varane vient de de terminer, à sa 93e sélection qui ne se finira pas par un second titre mondial. On ne le saura que plus tard, le 2 février 2023, mais il est probable qu’il avait déjà pris sa décision avant.
Génération Griezmann
Comment situer Raphaël Varane dans l’histoire de l’équipe de France ? Sa carrière n’est pas particulièrement longue (9 ans et 8 mois), environ la même amplitude que celle d’un Luis Fernandez ou d’un Etienne Mattler. C’est court, car sur les 15 joueurs comptant plus de 90 sélections et dont la carrière internationale est achevée, seul Sylvain Wiltord a duré moins longtemps (7 ans et 9 mois). Varane est aussi le seul à avoir fini avant ses 30 ans. Il pourrait être rejoint par Paul Pogba, si ce dernier ne revient pas en Bleu, puisque la carrière en sélection de l’actuel Turinois a duré pour l’instant 9 ans, et il avait 29 ans et 7 mois lors de sa dernière cape en mars 2023.
Raphaël Varane fait chronologiquement partie de la dixième génération des Bleus, celle de Griezmann, même si ce dernier a débuté en sélection un an après lui (en mars 2014). Mais Varane n’a joué que quatre fois avant Griezmann (dont le décisif France-Ukraine), il a donc déroulé la quasi-totalité de sa carrière en équipe de France avec le Mâconnais. Il n’a connu qu’un seul sélectionneur, Didier Deschamps, qui l’avait d’ailleurs convoqué pour ses débuts à la tête des Bleus, en août 2012 contre l’Uruguay. Mais le jeune madrilène n’était pas entré en jeu.
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Lire l’article Génération 10 : les années Griezmann (2014-2024)
Quand il fait ses débuts, le 22 mars 2013 contre la Géorgie, il a 19 ans, 10 mois et 27 jours, ce qui en fait le quatrième plus jeune défenseur de l’histoire des Bleus après Henri Moigneu en 1905 (17 ans et 8 mois), Simon Sollier en 1909 (19 ans et 1 mois) et Basile Boli en 1986 (19 ans et 7 mois). C’est très précoce, mais après tout, le Nordiste formé à Lens avait été capitaine des Sang et Or à 18 ans, au printemps 2011, juste avant d’être transféré au Real Madrid.
Un coup de tête rageur contre l’Uruguay
C’est peu dire qu’il suscite de très grands espoirs. Son flegme, ses aptitudes techniques hors normes pour un défenseur, sa vision du jeu et la qualité de son jeu de tête le placent déjà dans la catégorie des supers grands, à la hauteur d’un Marius Trésor, d’un Max Bossis ou d’un Laurent Blanc. Il gagne sa place de titulaire huit mois plus tard, en novembre contre l’Ukraine, et dispute la Coupe du monde à 21 ans, comme Pogba. Ces deux-là incarnent la génération 1993 et visent les sommets.
Dix ans plus tard, le premier est mis en concurrence dans un Manchester United qui n’impressionne plus personne, et le second est en attente de son procès pour suspicion de dopage. Pour en revenir à Varane, dans quelle mesure a-t-il répondu aux attentes ?
Tout d’abord, il convient de souligner son rôle essentiel dans la conquête du titre mondial en 2018. Son tournoi en Russie a été remarquable, sans doute le point haut de sa carrière avec une masterclass contre l’Uruguay en quart, ponctuée d’un but rageur de la tête pour effacer celui concédé à Mats Hummels quatre ans plus tôt à Rio. Il a aussi remporté la Ligue des Nations en octobre 2021. Et s’il n’a pas joué l’Euro 2016 (forfait sur blessure), sa seule vraie contre-performance en phase finale a eu lieu à l’Euro 2020, où il ne surnage pas dans une défense qui fuit de partout contre le Portugal (2-2) et la Suisse (3-3).
Mais il passe un peu à travers ses deux finales mondiales. En 2018, les Croates mettent la défense française au supplice en première mi-temps, où sur le but de Perisic, Varane est spectateur au milieu de la surface. Rebelote en 2022 contre l’Argentine, où les Bleus se font corriger par les Argentins, notamment sur le deuxième but où Varane, trop excentré, est éliminé en une touche de balle par Julian Alvarez et laisse Koundé en un contre deux face à Mac Allister et Di Maria qui marque.
S’il a marqué cinq fois, et toujours de la tête, sur des coups de pied arrêtés, on peut regretter qu’il n’ait pas pris plus souvent l’initiative de monter balle au pied, comme le faisaient Marius Trésor et Laurent Blanc. Dommage. C’est aussi cette image un peu lisse (à la Lloris, dont il était le vice-capitaine d’ailleurs) qui le dessert au moment de laisser une trace dans la mémoire collective.
Sa décision d’arrêter sa carrière internationale à un âge anachronique, à une époque où Giroud marque encore en Bleu à 37 ans, sans parler des performances de Messi, Ronaldo ou Ibrahimovic, donne aussi une impression de lassitude des contraintes liées au haut niveau. En 2023, s’il avait poursuivi en Bleu, il aurait probablement récupéré le brassard de capitaine et serait devenu le dixième centenaire de l’équipe de France. Il a d’ailleurs été le deuxième plus jeune capitaine des Bleus, à 21 ans, 5 mois et 19 jours, en octobre 2014 contre l’Arménie.
Associé à 14 défenseurs centraux différents
Une question-piège maintenant : quel est le partenaire le plus fréquent de Varane dans la charnière centrale défensive des Bleus ? Pas si simple. Spontanément, trois noms arrivent : Samuel Umtiti, Laurent Koscielny et Mamadou Sakho. Ces trois-là ont en effet tous joué au moins dix fois comme titulaires à ses côtés, mais un autre a fait mieux. Qui ? Presnel Kimpembe. Le champion du monde parisien a joué 21 fois avec Varane, dont la moitié en 2021, avec les quatre matchs de l’Euro. Et le duo Varane/Kimpembe n’a perdu qu’une fois, en novembre 2018 à Rotterdam contre les Pays-Bas. Plutôt pas mal, presque aussi bien que la paire Blanc/Desailly qui n’a perdu qu’une fois, elle aussi, mais en 52 associations.
Raphaël Varane n’a pas été associé qu’à Kimpembe, Umtiti (18 fois), Koscielny (14) et Sakho (11). Dix autres Bleus ont complété la défense centrale, ce qui en dit long sur les difficultés rencontrées par Didier Deschamps à composer sa ligne arrière autour de Lloris et de Varane. On y retrouve Clément Lenglet (8), Eliaquim Mangala et Dayot Upamecano (5), Lucas Hernandez (3), Ibrahima Konaté et Jérémy Mathieu (2), William Saliba, Mapou Yanga Mbiwa, Benoît Badiashile et Adil Rami (1).
Ses adversaires préférés
En 93 sélections, Varane a rencontré 45 adversaires différents. Le plus fréquent est l’Allemagne (6 fois, mais pas à l’Euro 2016), devant le Danemark, le Portugal, les Pays-Bas et la Suède (5 fois), l’Albanie (4), l’Ukraine, l’Espagne, l’Islande, la Belgique, l’Angleterre et la Bulgarie (3). Et s’il a inscrit cinq buts, il l’a fait deux fois contre la Moldavie en 2019, et une fois face à l’Uruguay (2018), le Brésil (2015) et la Suède (2014). Tous de la tête, donc.
Tous ses matches
[ légende tableau Dans ce tableau que vous pouvez trier colonne par colonne, la colonne « où » indique si les matches ont lieu à domicile (D), à l’extérieur (E) ou sur terrain neutre (N) ; les adversaires en bleu représentent les victoires, en gris les nuls et en rouge les défaites ; « bm » indique les buts marqués ; « tps » désigne le temps de jeu pour chaque match, l’astérisque avant la durée indiquant une entrée en tant que remplaçant. Enfin, « sel » indique le sélectionneur. « hM » est Henri Michel et « mH » Michel Hidalgo.
# | date | genre | où | adversaire | res. | bm | tps | sel |
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93 | 18/12/2022 | CM | N | Argentine | 3-3 | 0 | 113 | DD |
92 | 14/12/2022 | CM | N | Maroc | 2-0 | 0 | 90 | DD |
91 | 10/12/2022 | CM | N | Angleterre | 2-1 | 0 | 90 | DD |
90 | 04/12/2022 | CM | N | Pologne | 3-1 | 0 | 90 | DD |
89 | 30/11/2022 | CM | N | Tunisie | 0-1 | 0 | 63 | DD |
88 | 26/11/2022 | CM | N | Danemark | 2-1 | 0 | 75 | DD |
87 | 22/09/2022 | qLN | D | Autriche | 2-0 | 0 | 90 | DD |
86 | 03/06/2022 | qLN | D | Danemark | 1-2 | 0 | 60 | DD |
85 | 29/03/2022 | Amical | D | Afrique du sud | 5-0 | 0 | 80 | DD |
84 | 25/03/2022 | Amical | D | Côte d’Ivoire | 2-1 | 0 | 59 | DD |
83 | 10/10/2021 | LN | N | Espagne | 2-1 | 0 | 42 | DD |
82 | 07/10/2021 | LN | N | Belgique | 3-2 | 0 | 90 | DD |
81 | 07/09/2021 | qCM | D | Finlande | 2-0 | 0 | 90 | DD |
80 | 01/09/2021 | qCM | D | Bosnie | 1-1 | 0 | 90 | DD |
79 | 28/06/2021 | Euro | N | Suisse | 3-3 | 0 | 120 | DD |
78 | 23/06/2021 | Euro | N | Portugal | 2-2 | 0 | 90 | DD |
77 | 19/06/2021 | Euro | E | Hongrie | 1-1 | 0 | 90 | DD |
76 | 15/06/2021 | Euro | E | Allemagne | 1-0 | 0 | 90 | DD |
75 | 08/06/2021 | Amical | D | Bulgarie | 3-0 | 0 | 90 | DD |
74 | 02/06/2021 | Amical | D | Galles | 3-0 | 0 | 90 | DD |
73 | 31/03/2021 | qCM | E | Bosnie | 1-0 | 0 | 90 | DD |
72 | 24/03/2021 | qCM | E | Ukraine | 1-1 | 0 | 90 | DD |
71 | 17/11/2020 | qLN | D | Suède | 4-2 | 0 | 45 | DD |
70 | 14/11/2020 | qLN | D | Portugal | 1-0 | 0 | 90 | DD |
69 | 11/11/2020 | Amical | D | Finlande | 0-2 | 0 | 10 | DD |
68 | 14/10/2020 | qLN | E | Croatie | 2-1 | 0 | 90 | DD |
67 | 11/10/2020 | qLN | D | Portugal | 0-0 | 0 | 90 | DD |
66 | 07/10/2020 | Amical | D | Ukraine | 7-1 | 0 | 45 | DD |
65 | 05/09/2020 | qLN | E | Suède | 1-0 | 0 | 90 | DD |
64 | 17/11/2019 | qEuro | E | Albanie | 2-0 | 0 | 90 | DD |
63 | 14/11/2019 | qEuro | D | Moldavie | 2-1 | 1 | 90 | DD |
62 | 14/10/2019 | qEuro | D | Turquie | 1-1 | 0 | 90 | DD |
61 | 11/10/2019 | qEuro | E | Islande | 1-0 | 0 | 90 | DD |
60 | 10/09/2019 | qEuro | D | Andorre | 3-0 | 0 | 90 | DD |
59 | 07/09/2019 | qEuro | D | Albanie | 4-1 | 0 | 90 | DD |
58 | 08/06/2019 | qEuro | E | Turquie | 0-2 | 0 | 90 | DD |
57 | 02/06/2019 | Amical | D | Bolivie | 2-0 | 0 | 90 | DD |
56 | 25/03/2019 | qEuro | D | Islande | 4-0 | 0 | 90 | DD |
55 | 22/03/2019 | qEuro | E | Moldavie | 4-1 | 1 | 90 | DD |
54 | 16/11/2018 | qLN | E | Pays-Bas | 0-2 | 0 | 90 | DD |
53 | 16/10/2018 | qLN | D | Allemagne | 2-1 | 0 | 90 | DD |
52 | 11/10/2018 | Amical | D | Islande | 2-2 | 0 | 45 | DD |
51 | 09/09/2018 | qLN | D | Pays-Bas | 2-1 | 0 | 90 | DD |
50 | 06/09/2018 | qLN | E | Allemagne | 0-0 | 0 | 90 | DD |
49 | 15/07/2018 | CM | N | Croatie | 4-2 | 0 | 90 | DD |
48 | 10/07/2018 | CM | N | Belgique | 1-0 | 0 | 90 | DD |
47 | 06/07/2018 | CM | N | Uruguay | 2-0 | 1 | 90 | DD |
46 | 30/06/2018 | CM | N | Argentine | 4-3 | 0 | 90 | DD |
45 | 26/06/2018 | CM | N | Danemark | 0-0 | 0 | 90 | DD |
44 | 21/06/2018 | CM | N | Pérou | 1-0 | 0 | 90 | DD |
43 | 16/06/2018 | CM | N | Australie | 2-1 | 0 | 90 | DD |
42 | 09/06/2018 | Amical | D | Etats-Unis | 1-1 | 0 | 90 | DD |
41 | 23/03/2018 | Amical | D | Colombie | 2-3 | 0 | 90 | DD |
40 | 14/11/2017 | Amical | E | Allemagne | 2-2 | 0 | 90 | DD |
39 | 10/10/2017 | qCM | D | Biélorussie | 2-1 | 0 | 90 | DD |
38 | 07/10/2017 | qCM | E | Bulgarie | 1-0 | 0 | 90 | DD |
37 | 13/06/2017 | Amical | D | Angleterre | 3-2 | 0 | 47 | DD |
36 | 09/06/2017 | qCM | E | Suède | 1-2 | 0 | 90 | DD |
35 | 15/11/2016 | Amical | D | Côte d’Ivoire | 0-0 | 0 | 45 | DD |
34 | 11/11/2016 | qCM | D | Suède | 2-1 | 0 | 90 | DD |
33 | 10/10/2016 | qCM | E | Pays-Bas | 1-0 | 0 | 90 | DD |
32 | 07/10/2016 | qCM | D | Bulgarie | 4-1 | 0 | 90 | DD |
31 | 06/09/2016 | qCM | E | Biélorussie | 0-0 | 0 | 90 | DD |
30 | 01/09/2016 | Amical | E | Italie | 3-1 | 0 | 90 | DD |
29 | 29/03/2016 | Amical | D | Russie | 4-2 | 0 | 90 | DD |
28 | 25/03/2016 | Amical | E | Pays-Bas | 3-2 | 0 | 90 | DD |
27 | 17/11/2015 | Amical | E | Angleterre | 0-2 | 0 | 90 | DD |
26 | 13/11/2015 | Amical | D | Allemagne | 2-0 | 0 | 90 | DD |
25 | 11/10/2015 | Amical | E | Danemark | 2-1 | 0 | 45 | DD |
24 | 08/10/2015 | Amical | D | Arménie | 4-0 | 0 | 90 | DD |
23 | 07/09/2015 | Amical | D | Serbie | 2-1 | 0 | 90 | DD |
22 | 04/09/2015 | Amical | E | Portugal | 1-0 | 0 | 90 | DD |
21 | 13/06/2015 | Amical | E | Albanie | 0-1 | 0 | 90 | DD |
20 | 07/06/2015 | Amical | D | Belgique | 3-4 | 0 | 90 | DD |
19 | 29/03/2015 | Amical | D | Danemark | 2-0 | 0 | 90 | DD |
18 | 26/03/2015 | Amical | D | Brésil | 1-3 | 1 | 90 | DD |
17 | 18/11/2014 | Amical | D | Suède | 1-0 | 1 | 90 | DD |
16 | 14/11/2014 | Amical | D | Albanie | 1-1 | 0 | 90 | DD |
15 | 14/10/2014 | Amical | E | Arménie | 3-0 | 0 | 90 | DD |
14 | 11/10/2014 | Amical | D | Portugal | 2-1 | 0 | 90 | DD |
13 | 07/09/2014 | Amical | E | Serbie | 1-1 | 0 | 90 | DD |
12 | 04/09/2014 | Amical | D | Espagne | 1-0 | 0 | 90 | DD |
11 | 04/07/2014 | CM | N | Allemagne | 0-1 | 0 | 90 | DD |
10 | 30/06/2014 | CM | N | Nigéria | 2-0 | 0 | 90 | DD |
9 | 25/06/2014 | CM | N | Equateur | 0-0 | 0 | 29 | DD |
8 | 20/06/2014 | CM | N | Suisse | 5-2 | 0 | 90 | DD |
7 | 15/06/2014 | CM | N | Honduras | 3-0 | 0 | 90 | DD |
6 | 08/06/2014 | Amical | D | Jamaïque | 8-0 | 0 | 90 | DD |
5 | 05/03/2014 | Amical | D | Pays-Bas | 2-0 | 0 | 90 | DD |
4 | 19/11/2013 | qCM | D | Ukraine | 3-0 | 0 | 90 | DD |
3 | 11/10/2013 | Amical | D | Australie | 6-0 | 0 | 90 | DD |
2 | 26/03/2013 | qCM | D | Espagne | 0-1 | 0 | 90 | DD |
1 | 22/03/2013 | qCM | D | Géorgie | 3-1 | 0 | 90 | DD |