Menés 0-2 à la mi-temps en Coupe du monde : quels précédents ?
C’est rarissime pour l’équipe de France : ce n’est arrivé qu’une fois en juin 2010 contre l’Afrique du Sud à Bloemfontein. Les Bafana Bafana avaient fait un écart face à des Français réduits à dix après l’expulsion de Yoann Gourcuff. Le match s’était terminé à 1-2, avec un but de Malouda en deuxième période.
En phase finale d’une compétition internationale, c’est arrivé une autre fois face à la Belgique en demi-finale de Ligue des Nations : menés 0-2 à la mi-temps sur des buts de Carrasco et Lukaku, les Bleus reviennent dans de bien meilleures dispositions et renversent la table, le score et tout le reste. Contre l’Argentine, le scénario a bien failli se renouveler puisque Randal Kolo Muani a eu une balle de 4-3 à la 120e+3, mais Emiliano Martinez a remporté le duel.
Jamais une équipe ayant marqué trois buts en finale de Coupe du monde n’avait été battue, même si statistiquement, le match Argentine-France est un nul. Et la seul équipe menée 0-2 en finale mondiale à l’avoir gagnée est la RFA contre la Hongrie en 1954 (3-2).
Deux penalties pour les Bleus dans le même match
En 895 rencontres disputées depuis 1904, ce n’est que la deuxième fois que l’équipe de France bénéficie de deux pénalties dans le même match. Le seul précédent remonte à octobre 1980, lors de Chypre-France, où Jean-François Larios avait tiré (et converti) deux penalties à la 40e et à la 76e minute. Les Bleus s’étaient imposés 7-0.
Kylian Mbappé a marqué les deux, le premier à la 80e et le deuxième à la 118e, qui est le but français le plus tardif de l’histoire (le précédent était un autre pénalty, marqué par Zidane contre le Portugal à l’Euro 2000). Mbappé en est à cinq penalties réussis avec les Bleus, auquel il faut ajouter un manqué contre le Kazakhstan en mars 2021. C’est le cinquième spécialiste du genre derrière Antoine Griezmann (8/11), Raymond Kopa (6/6) et Zinédine Zidane (6/7), à égalité avec Youri Djorkaeff (5/5) et Jean-Pierre Papin (5/8).
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Encore une séance de tirs au but perdue
C’est vraiment un exercice compliqué pour les Bleus : sur dix séances de tirs au but disputées, ils n’en ont gagné que quatre. Mettons de côté les deux, anecdotiques, qui ont eu lieu lors des tournois amicaux Hassan II au Maroc (une perdue contre le Maroc, une remportée face au Japon) et regardons les huit jouées en compétition. L’équipe de France en a remporté trois, toutes en quart de finale : devant le Brésil en 1986, face aux Pays-Bas en 1996 et contre l’Italie en 1998. Elle en a perdu cinq : contre la RFA en 1982, devant la République tchèque en 1996 (toutes deux en demi-finale), face à l’Italie en 2006 (finale), contre la Suisse en 2021 (huitième) et donc devant l’Argentine en 2022 (finale). Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni rejoignent donc Kylian Mbappé, David Trezeguet, Bixente Lizarazu, Reynald Pedros, Michel Platini, Didier Six et Maxime Bossis dans la liste des Bleus qui ont échoué dans cet exercice en compétition. La seule série intégralement réussis remonte à juin 1996 contre les Pays-Bas.
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Le score : 3-3
C’est le quinzième du genre pour l’équipe de France, toujours la garantie d’un match spectaculaire et fertile en rebondissements, où les attaques ont pris le pas sur les défenses. Si la quasi totalité (13) ont concerné des matchs amicaux, trois d’entre eux ont conclu des rencontres de phase finale. Le premier en juillet 1982 à Séville contre la RFA, en demi-finale de Coupe du monde, commence par un but allemand, avant que les Français n’égalisent et ne prennent l’avantage en prolongations (3-1) puis s’inclinent aux tirs au but (4-5). Le deuxième en juin 2021 à l’Euro contre la Suisse, avec un scénario identique et une issue équivalente. Le troisième, contre l’Argentine en 2022, est légèrement différent, puisque si les Argentins marquent en premier, ils sont rejoints en fin de match par les Bleus (2-2), mais ces derniers ne mènent jamais au score et reviennent une deuxième fois en prolongations, avant de perdre encore aux tirs au but. A noter que ces trois 3-3 en compétition ont toujours eu lieu dans le cadre de matchs à élimination directe.
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L’arbitre : Szymon Marciniak (Pologne)
Celui-là est un bon ami des Français, qu’il a arbitré quatre fois : contre le Portugal en octobre 2014 (2-1), face à la Suède en 2020 (1-0), devant le Danemark en novembre dernier (2-1) et donc contre l’Argentine (3-3). En 13 matchs arbitrés par des Polonais, l’équipe de France en a gagné 11 avant de faire un nul contre l’Argentine. Seul le premier, face à la Tchécoslovaquie en 1933, a été perdu (0-4). Mais il y a prescription. C’est aussi le premier arbitre européen d’une finale de Coupe du monde jouée par la France après un Marocain (Said Belqola en 1998) et deux Argentins (Horacio Elizondo en 2006 et Nestor Pitana en 2018).
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Le maillot : la tenue toute bleue n’a pas porté chance
S’ils avaient été champions du monde en 2018 en évoluant tout en bleu, les Français n’ont pas eu la même réussite dans cette tenue au Qatar. Ils l’ont portée deux fois, face à la Tunisie au premier tour (0-1) et contre l’Argentine en finale (3-3). Lors des cinq matchs où ils ont joué en bleu-blanc-rouge, ils ont systématiquement gagné.
Dataviz : la couleur du maillot de l’équipe de France
Le gardien : Hugo Lloris gardien le plus capé en Coupe du monde
C’est le vingtième match de Coupe du monde pour le gardien français, qui établit un nouveau record dans la compétition à ce poste. Il dépasse les Allemands Manuel Neuer (19) et Sepp Maier (17) ainsi que le Brésilien Claudio Taffarel (18). Lors de ces 20 matchs, il a encaissé 18 buts et a signé huit clean sheets. Il a gagné 14 matchs pour 3 défaites et 3 nuls. Il a dépassé au Qatar Fabien Barthez, qui a joué 17 fois en Coupe du monde pour 8 buts encaissés et 10 clean-sheets ! Les deux ont désormais en commun d’avoir perdu une finale à la séance de tirs au but sans en avoir arrêté aucun (5 sur 5 pour Barthez, 4 sur 4 pour Lloris).
L’indice de renouvellement : 2/11
Les retours d’Upamecano en défense et de Rabiot au milieu (en place de Konaté et de Fofana) ont permis à Didier Deschamps d’aligner la même composition que celle utilisée face au Danemark, à la Pologne et à l’Angleterre. C’est donc la 124e et elle est récurrente. C’est l’équipe-type de la Coupe du monde 2022. Mais il y a très peu de chances qu’on la voie à nouveau.
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Les joueurs : six joueurs à moins de dix sélections en finale
Une finale de Coupe du monde se joue essentiellement à l’expérience. Si Lloris (145 sélections), Giroud (120), Griezmann (117) ou Varane (93) en ont à revendre au terme de leur troisième phase finale disputée, l’intense rotation engendrée par la vague de forfaits en octobre et novembre et le nombre record de changements (7 !) pendant la finale ont considérablement rajeuni l’effectif. En fin de match, sur les onze joueurs présents, six comptaient moins de dix sélections et Kylian Mbappé, avec ses 66 capes, faisait office de vétéran. Dans le détail, ça donnait 9 pour Marcus Thuram, 8 pour Youssouf Fofana, 7 pour Ibrahima Konaté, 6 pour Eduardo Camavinga et Randal Kolo Muani et 3 pour Axel Disasi.
Les deux joueurs les plus capés du groupe France, Hugo Lloris (qui a porté le record de sélections à 145) et Olivier Giroud (qui s’approche du top 3, à trois capes de Thierry Henry) annonceront peut-être la fin de leur carrière internationale dans les prochains jours. Ce qui ferait d’Antoine Griezmann, 117 sélections, le nouveau candidat au record, alors que Raphaël Varane, 93 capes, pourrait devenir centenaire en 2023.
Clas. | Joueur | Sel | Tps jeu | G | N | P | Abs. | Densité | Année | Ordre |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Hugo Lloris | 145 | 13089 | 88 | 34 | 23 | 41 | 78% | 2008 | 833 |
4 | Olivier Giroud | 120 | 6846 | 79 | 20 | 21 | 29 | 81% | 2011 | 859 |
5 | Antoine Griezmann | 117 | 8561 | 79 | 22 | 16 | 4 | 97% | 2014 | 874 |
13 | Raphaël Varane | 93 | 7853 | 62 | 18 | 13 | 39 | 70% | 2013 | 867 |
32 | Kylian Mbappé | 66 | 4944 | 43 | 14 | 9 | 13 | 84% | 2017 | 893 |
61 | Kingsley Coman | 46 | 2211 | 29 | 11 | 6 | 52 | 47% | 2015 | 883 |
94 | Adrien Rabiot | 35 | 2589 | 21 | 10 | 4 | 45 | 44% | 2016 | 889 |
95 | Ousmane Dembélé | 35 | 1462 | 22 | 9 | 4 | 50 | 41% | 2016 | 887 |
165 | Aurélien Tchouaméni | 21 | 1494 | 12 | 5 | 4 | 1 | 95% | 2021 | 917 |
190 | Jules Koundé | 18 | 1249 | 13 | 3 | 2 | 10 | 64% | 2021 | 915 |
244 | Théo Hernandez | 13 | 1138 | 10 | 2 | 1 | 7 | 65% | 2021 | 919 |
267 | Dayot Upamecano | 12 | 1022 | 10 | 1 | 1 | 27 | 31% | 2020 | 909 |
330 | Marcus Thuram | 9 | 334 | 6 | 2 | 1 | 25 | 26% | 2020 | 913 |
354 | Youssouf Fofana | 8 | 426 | 5 | 1 | 2 | 1 | 89% | 2022 | 928 |
380 | Ibrahima Konaté | 7 | 472 | 3 | 2 | 2 | 4 | 64% | 2022 | 926 |
429 | Eduardo Camavinga | 6 | 297 | 3 | 1 | 2 | 32 | 16% | 2020 | 910 |
478 | Randal Kolo Muani | 5 | 191 | 2 | 1 | 2 | 4 | 56% | 2022 | 929 |
591 | Axel Disasi | 3 | 92 | 1 | 1 | 1 | 2 | 60% | 2022 | 931 |
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Le buteur : Mbappé stratosphérique
Signer un triplé en finale de Coupe du monde et ne pas la gagner : voilà le douloureux paradoxe qui doit miner le moral de Kylian Mbappé, quasiment invisible pendant une heure et quart et monstrueux ensuite. En marquant deux penalties face à un des meilleurs spécialistes du tournoi, et en signant un doublé éclair en 97 secondes chrono, l’attaquant parisien a fait un bond au classement des buteurs, dont il occupe désormais la sixième place (36 buts en 66 sélections) juste derrière Karim Benzema (37) et devant David Trezeguet (34). Mais ce n’est pas tout : Mbappé est toujours le deuxième meilleur buteur français en Coupe du monde, mais tout près de Just Fontaine (12 buts contre 13). Et il est le seul dans l’histoire du football à avoir marqué quatre buts en finale de Coupe du monde.
# | Joueur | Buts | + | Sél | b/m | CF} | Pe | 2 | 3+ | tmps jeu | mn/but | ordre |
1 | Olivier Giroud | 53 | 0 | 120 | 0,44 | 0 | 4 | 10 | 1 | 6846 | 129 | 859 |
3 | Antoine Griezmann | 42 | 0 | 117 | 0,36 | 1 | 8 | 5 | 0 | 8561 | 204 | 874 |
6 | Kylian Mbappé | 36 | +3 | 66 | 0,55 | 0 | 5 | 5 | 2 | 4944 | 137 | 893 |
77 | Kingsley Coman | 5 | 0 | 46 | 0,11 | 0 | 0 | 1 | 0 | 2211 | 442 | 883 |
79 | Raphaël Varane | 5 | 0 | 93 | 0,05 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7853 | 1 571 | 867 |
100 | Ousmane Dembélé | 4 | 0 | 35 | 0,11 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1462 | 366 | 887 |
176 | Théo Hernandez | 2 | 0 | 13 | 0,15 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1138 | 569 | 919 |
186 | Aurélien Tchouaméni | 2 | 0 | 21 | 0,10 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1494 | 747 | 917 |
252 | Randal Kolo Muani | 1 | 0 | 5 | 0,20 | 0 | 0 | 0 | 0 | 191 | 191 | 929 |
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La feuille de match
Les données à retenir sous forme de tableau. Les feuilles de match récentes sont accessibles également depuis le tableau des matchs, en cliquant sur le numéro du match (première colonne).
[895] Argentine 3-3 France
Coupe du monde 2022
18 décembre 2022, 18h - Lusail, stade de Lusail, 88.966 spectateurs
arbitre : Szymon Marciniak (Pologne)
sélectionneur : Didier Deschamps - 139e match, 54 ans
disposition : 4-3-3
score | min | buteur | passeur ou CPA |
---|---|---|---|
0-1 | 23’ | Lionel Messi | pénalty |
0-2 | 36’ | Angel Di Maria | |
1-2 | 80’ | Kylian Mbappé | pénalty |
2-2 | 81’ | Kylian Mbappé | Marcus Thuram |
2-3 | 108’ | Lionel Messi | |
3-3 | 118’ | Kylian Mbappé | pénalty |
score | buteur |
---|---|
1-0 | Kylian Mbappé |
1-1 | Lionel Messi |
1-1 | |
1-2 | Paulo Dybala |
1-1 | |
1-3 | Leandro Paredes |
2-3 | Randal Kolo Muani |
2-4 | Gonzalo Montiel |
N° | joueur | tps jeu | e/s | cas | nb sel | âge | club |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Hugo Lloris | 120 | 145 | 35 | Tottenham | ||
5 | Jules Koundé | 120+1 | 18 | 24 | Barcelone | ||
3 | Axel Disasi | +4 | 3 | 24 | AS Monaco | ||
4 | Raphaël Varane | 113 | 93 | 29 | Manchester Utd | ||
24 | Ibrahima Konaté | 7+5 | 7 | 23 | Liverpool | ||
18 | Dayot Upamecano | 120 | 12 | 24 | Bayern Munich | ||
22 | Théo Hernandez | 71 | 13 | 25 | AC Milan | ||
25 | Eduardo Camavinga | 49+5 | 6 | 20 | Real Madrid | ||
8 | Aurélien Tchouaméni | 120 | 21 | 22 | Real Madrid | ||
14 | Adrien Rabiot | 96 | 35 | 27 | Juventus | ||
13 | Youssouf Fofana | 24+5 | 8 | 23 | AS Monaco | ||
7 | Antoine Griezmann | 71 | 117 | 31 | Atlético Madrid | ||
20 | Kingsley Coman | 49+5 | 45 | 26 | Bayern Munich | ||
11 | Ousmane Dembélé | 41 | 35 | 25 | FC Barcelone | ||
12 | Randal Kolo Muani | 79+5 | 6 | 23 | Francfort | ||
9 | Olivier Giroud | 41 | 120 | 36 | AC Milan | ||
26 | Marcus Thuram | 79+5 | 9 | 25 | Mönchengladbach | ||
10 | Kylian Mbappé | 120 | 66 | 23 | Paris SG |
N° | joueur | nb sel | âge | club |
---|---|---|---|---|
16 | Steve Mandanda | 35 | 37 | Stade Rennais |
23 | Alphonse Aréola | 5 | 29 | West Ham |
2 | Benjamin Pavard | 47 | 26 | Bayern Munich |
17 | William Saliba | 8 | 21 | Marseille |
6 | Mattéo Guendouzi | 7 | 23 | Marseille |
15 | Jordan Veretout | 6 | 29 | Marseille |
Vos commentaires
# Le 26 décembre 2022 à 09:33, par Lewis En réponse à : Tableaux de bord 895 après Argentine-France
Why on the hell les Bleus were dominated by la Albiceleste in 75 minutes with so many poor passing ?
# Le 26 décembre 2022 à 10:31, par Bruno Colombari En réponse à : Tableaux de bord 895 après Argentine-France
Je n’ai pas la réponse. La fatigue sans doute, la défaillance de cadres comme Varane, Griezmann ou Giroud. En 2018 aussi la première mi-temps avait été ratée, mais avec un score très favorable.