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En 2022, pour la troisième fois de son histoire, l’équipe de France a terminé un match de phase finale sur le score de 3-3. Pour la troisième fois, elle a concédé l’ouverture du score avant d’égaliser, puis de perdre le match après les prolongations et les tirs au but. Vous aurez reconnu, par ordre d’apparition, Séville en juillet 1982 (RFA), Bucarest en juin 2021 (Suisse) et donc Lusail en décembre 2022 (Argentine).
En clair, en regardant les matchs de l’équipe de France lors seize Coupes du monde depuis 1930 et des onze championnats d’Europe depuis 1960, que s’est-il passé quand les Bleus ont ouvert le score, quand ce sont leur adversaire qui l’a fait, quand les Français ont égalisé, quand l’équipe d’en face a égalisé, ou quand chacune des deux sélections a inscrit les deux premiers buts ?
On notera qu’il y a désormais moins de matchs de phases finales que ceux dirigés par Didier Deschamps sélectionneur : 122 dans le premier cas, 159 dans le second. Même si bien sûr les 36 derniers (depuis la Coupe du monde 2014) sont communs aux deux études.
65 fois sur 109, les Bleus marquent en premier, puis gagnent dans 80% des cas
Commençons par mettre de côté les matchs où il n’y a pas eu de but, les 0-0 donc, puisque le score n’a pas été ouvert. Il y en a 13, ce qui fait 109 matchs avec au moins un but marqué.
Dans un peu moins de six cas sur dix, l’équipe de France ouvre le score (65 fois), contre 44 à son adversaire. C’est beaucoup moins fréquent que sur la période Deschamps, mais c’est normal : on parle là de matchs de phases finales, qui jusqu’en 1978 mettaient les Bleus en grande difficulté. Quand ils ont marqué le premier but, les Français ont gagné douze fois 1-0. En phase finale, on ne leur demande rien de plus. S’il y a un deuxième but, il est français dans 28 cas et adverse 25 fois.
On l’a vu dans les deux études précédentes, mener 2-0 est le meilleur moyen d’assurer la victoire. En phase finale, c’est toujours le cas : 28 fois très précisément.
Quand l’adversaire égalise, c’est plus équilibré, mais la France gagne 12 fois sur 25 et ne perd que 7 fois, pour 6 nuls. Quand ce sont les Bleus qui égalisent après une ouverture du score adverse, il y a un peu plus de victoires que de nuls (10), pour 6 défaites.
L’adversaire l’emporte dans 55% des cas quand il ouvre le score
D’ailleurs, quand les Bleus encaissent le premier but lors d’un match de phase finale, l’affaire est très mal engagée pour eux, avec 24 défaites (dont 8 sur le score de 0-1), 10 nuls et seulement 10 victoires (la dernière contre l’Australie au Qatar). Et si l’adversaire marque les deux premiers buts, là c’est presque toujours plié : 10 défaites sur 11. La seule fois où les Bleus ont remonté un 0-2 initial en phase finale est toute récente, puisque c’était face à l’Argentine en finale de la Coupe du monde. Mais ils se sont inclinés aux tirs au but. Nul statistique donc, mais titre perdu.
70% de victoires pour l’équipe qui marque en premier
En résumé, quand la France marque la première en Coupe du monde ou à l’Euro, elle gagne 52 fois sur 65 (80% des cas). Elle ne perd qu’un match sur 10. Ces 7 défaites sont suffisamment rares pour qu’on puisse les lister : Autriche 1934 (CM, 2-3), Yougoslavie 1958 (CM, 2-3), Uruguay 1966 (CM, 1-2), Italie 1978 (CM, 1-2), Pologne 1982 (CM, 2-3), Pays-Bas 2000 (Euro, 2-3) et Espagne 2024 (Euro, 1-2).
Quand elle encaisse le premier but, elle perd 24 fois sur 44 (55% des cas). Et elle gagne un peu moins d’un match sur quatre, soit 10 fois. Les voici : Paraguay 1958 (CM, 7-3), Yougoslavie 1984 (Euro, 3-2), Belgique 1986 (CM, 4-2), Croatie 1998 (CM, 2-1), Portugal 2000 (Euro, 2-1), Italie 2000 (Euro, 2-1), Angleterre 2004 (Euro, 2-1), Espagne 2006 (CM, 3-1), Irlande 2016 (Euro, 2-1) et Australie 2022 (CM, 4-1).
En phase finale, dans les matchs de l’équipe de France, l’équipe qui ouvre le score gagne dans 70% des cas, et celle qui marque les deux premiers buts gagne presque toujours (97%). Quand une équipe égalise, toutes les options sont également ouvertes : 40% de victoires, 30% de nuls et 30% de défaites.
Pour synthétiser toutes ces informations en un coup d’œil, voici une arborescence. Elle se lit de la façon suivante : sont détaillés pour l’ensemble des 122 matchs les victoires de la France (en bleu), les nuls (en gris) et les défaites (en rouge).
Pour chaque score, le chiffre au-dessus indique le nombre de matchs terminés sur ce résultat : pour les 0-0 c’est 13, pour les 1-0 c’est 12, pour les 0-1 c’est 8.
Les traits orange orientent vers les différents cas, avec pour chacun les statistiques de tout ce qu’il y a à côté et en dessous. Par exemple, les Bleus ont mené 65 fois 1-0, et dans ce cas, ils ont gagné 52 fois. A l’inverse, ils ont été menés 44 fois 0-1 et ont perdu 24 fois.
Au-delà du deuxième but du match, l’arborescence s’arrête, mais les scores des rencontres à trois buts ou plus sont indiquées en dessous.