C’est ainsi que s’achève le récit des douze premiers France-Brésil d’une histoire loin d’être finie : par un petit bilan statistique loin d’être ridicule.
Face à la meilleure équipe de tous les temps, le bilan de la France est en effet plutôt bon, en tout cas parfaitement équilibré avec quatre victoires, quatre nuls et quatre défaites. Il est même favorable pour deux raisons : un des quatre matches nuls cache en fait une victoire, en juin 1986 à Guadalajara (tirs au but), et trois des quatre victoires ont eu lieu en compétition.
En effet, dans les matches à enjeu, la France ne s’est inclinée qu’une fois, en 1958 en Suède. Elle reste sur quatre succès consécutifs, trois en coupe du monde (quarts 1986 et 2006, finale 1998) et un en coupe des confédérations (demi-finale 2001). En amical, le bilan est nettement moins bon, avec une seule victoire (1978) pour trois nuls et trois défaites, toutes à domicile d’ailleurs (1963, 1981, 1992).
Conclusion, on laisserait volontiers le Brésil s’imposer le 9 février, quitte à prendre notre revanche en 2014. En finale, par exemple.
Six fois Pelé
18 à 16 : pour l’instant, le Brésil a deux buts d’avance sur la France. Douze Brésiliens ont marqué contre la France, auxquels il faut ajouter un contre son camp de Bruno Martini en 1992. Les Français sont pour leur part treize à avoir fait trembler les filets brésiliens depuis 1958.
Le calcul est vite fait : trois buts lors de la demi-finale en Suède en 1958 et trois autres buts cinq ans plus tard en amical à Paris. A lui seul, Pelé a marqué six buts contre la France, mettant Claude Abbes et Georges Carnus à son tableau de chasse. Aucun autre brésilien n’a marqué plus d’un but, que ce soit Zico, Socrates ou Careca.
Côté français, trois Bleus ont marqué chacun deux buts : Zidane bien sûr lors de la finale 1998, mais aussi Platini (en amical en 1978 et lors du quart de finale 1986) et Didier Six (à Maracana en 1977 et au Parc en 1981). Fontaine et Henry ont également marqué un but chacun, contrairement à Papin et Trezeguet. Cantona n’a pour sa part jamais joué contre le Brésil.
Platini et Zidane, vingt ans après
Curieusement, Michel Platini et Zinedine Zidane ont une trajectoire quasiment parallèle contre le Brésil. Le premier a ainsi joué en 1977, 1978 et 1986, tandis que Zidane a affronté les Auriverde vingt ans plus tard, en 1997, 1998 et 2006. Plus étonnant, les deux ont marqué deux fois, et les deux ont éliminé le Brésil en quart de finale de la coupe du monde ! Ils ont tous deux manqué un match contre le Brésil, Platini en 1981 et Zidane en... 2001, soit encore une fois vingt ans plus tard.
Zidane a toutefois joué un match de plus, en 2004, et a surtout gagné une finale de coupe du monde en inscrivant deux buts, ce qui lui donne un avantage conséquent sur son aîné. On remarquera en passant que les deux dernières défaites des Bleus (en 1981 et en 1992) coïncident avec des matches sans Platini ni Zidane.
Côté brésilien, on l’a vu, Pelé s’est beaucoup amusé contre la France. On n’en dira pas autant de Zico, battu deux fois en 1978 et en 1986 (où son pénalty a été sorti par Joël Bats). Son but marqué en 1981 contre Bertrand-Demanes ne pèse pas lourd. Ronaldo lui aussi doit maudire les Bleus, qu’il a rencontré à quatre reprises sans jamais marquer, et en étant battu deux fois en coupe du monde.
Enfin, les France-Brésil auront été souvent des affaires de gardiens, fort sollicités avec deux sélections aussi joueuses. En 1958, Claude Abbes avait beaucoup souffert, relâchant un ballon dans les pieds de Pelé en deuxième mi-temps, alors qu’en face le grand Gilmar contenait l’attaque française. Si Leao s’est incliné trois fois en 77-78, ce sont Taffarel et Dida qui ont le plus joué contre les Bleus, trois matches chacun. En face, Fabien Barthez a lui aussi joué trois fois le Brésil, pour un seul but encaissé, celui de Roberto Carlos en 1997. Carnus, Rey, Dropsy, Castaneda, Martini et Ramé ont beaucoup souffert, alors que Bertrand-Demanes et Coupet peuvent se vanter de n’avoir encaissé aucun but contre le Brésil (en 1978 et en 2004). Lloris fera-t-il aussi bien ?