Son nom sonne comme une onomatopée que l’on trouve dans les bandes dessinées. Bien qu’il soit belge, ce nom n’est ni flamand, ni wallon. Il provient d’Allemagne. D’ailleurs, parmi les champions du monde de 1954 figure un dénommé Alfred Pfaff. Ce nom est aussi une fameuse marque de machine à coudre, dont l’entreprise avait été fondée à Kaiserslautern par l’Allemand Georg Michael Pfaff. Il est donc logique que Jean-Marie Pfaff ait été appelé à garder les buts du Bayern Munich, ce qu’il fit pendant six ans.
Beaucoup de légendes circulent à propos de Jean-Marie Pfaff. On dit qu’il est né dans une roulotte. On dit aussi qu’il est complètement barré. Le public et les photographes se régalent de ses clowneries. Ses coéquipiers beaucoup moins. Notamment ceux qui le supportent 24 heures sur 24 lors des concentrations. On raconte que lors du Mondial espagnol en 1982, il avait particulièrement mis ses coéquipiers sur les nerfs, notamment en faisant semblant de se noyer dans la piscine de l’hôtel.
On range donc facilement Jean-Marie Pfaff aux côtés d’autres gardiens tels Hugo Gatti, Ramon Quiroga, René Higuita, Pascal Olmeta, ces gardiens un peu timbrés qui font le bonheur des spectateurs et qu’on invite souvent aux jubilés. Mais qui n’en restent pas moins de très grands gardiens. On a souvent vanté le professionnalisme de Jean-Marie Pfaff.
Un clean-sheet face à Platini... au début
C’est en 1976 que Jean-Marie Pfaff a connu sa première de ses 64 sélections dans la cage des Diables Rouges. Mais il lui faut attendre cinq ans pour rencontrer pour la première fois l’équipe de France. Les éliminatoires de la Coupe du monde 1982 ont placé la France et la Belgique dans le même groupe. Les deux équipes sont opposées en 1981, d’abord au Parc des Princes en avril, puis au Heysel en septembre.
A Paris, Jean-Marie Pfaff est absent, suspendu par sa fédération pour avoir frappé un arbitre de touche lors d’un match de championnat avec Beveren. C’est le jeune Michel Preud’homme (22 ans, 3e sélection) qui garde la cage belge et encaisse les trois buts de la victoire française (3-2). A Bruxelles, Jean-Marie Pfaff est bien présent. Michel Platini, alors avant-centre de l’équipe tricolore, lui marque un but dès la 9e minute, mais il est refusé par l’arbitre Károly Palotai. Finalement, les Belges s’imposent 2-0 assurant quasiment leur qualification pour le Mundial espagnol.
On aurait pu retrouver Jean-Marie Pfaff en fin de saison 1982-1983 à Luxembourg, quand la Fédération du Grand-Duché célébrait son 75e anniversaire en organisant une rencontre entre la France et la Belgique. Mais il était retenu par le Bayern Munich et laissa la cage à son remplaçant Jacky Munaron.
Il pleut (des buts) sur Nantes
C’est à Nantes finalement que Jean-Marie Pfaff retrouve l’équipe de France un beau jour de juin 1984 au premier tour du championnat d’Europe. Un match terrible pour la sélection belge qui trouve face à elle une équipe de France qui n’a peut-être jamais aussi bien joué que ce jour-là, avec son carré magique à cinq hommes et un Michel Platini irrésistible, auteur de trois buts. Ajouté à ceux d’Alain Giresse et Luis Fernandez, cela fait cinq, le plus grand nombre de buts jamais encaissé par Jean-Marie Pfaff en match international.
Deux ans plus tard, Belges et Français se retrouvent le 28 juin 1986 au stade Cuauhtémoc de Puebla sur les hauteurs mexicaines. Les deux équipes ont réalisé un grand tournoi et se retrouvent pour le match de la troisième place après avoir été sortis en demi-finale. Si la France aligne une équipe de réservistes, la Belgique tient à aligner sa meilleure équipe possible. Jean-Marie Pfaff, tout juste élu meilleur gardien du Mondial mexicain, comprend que l’équipe de France est sa bête noire, puisqu’il encaisse quatre buts, son deuxième plus mauvais total. En 64 sélections, Jean-Marie Pfaff n’a en effet jamais encaissé plus de trois buts… sauf contre la France.
Trois matchs, neuf buts
Jean-Marie Pfaff a rencontré trois fois l’équipe de France et a encaissé neuf buts. Ses bourreaux ont pour noms Michel Platini (3 fois), Alain Giresse, Luis Fernandez, Jean-Marc Ferreri, Jean-Pierre Papin, Bernard Genghini et Manuel Amoros.
Sel | Genre | Date | Lieu | Equipe | Score | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
23 | qCM | 09/09/1981 | Bruxelles | Belgique | 0-2 | ||
43 | Euro T1 | 16/06/1984 | Nantes | Belgique | 5-0 | ||
58 | CM 3pl | 28/06/1986 | Puebla* | Belgique | 4-2
prol |