Mise à jour d’un article initialement paru en août 2016.
Son apport
Il aura fallu du temps — près de deux ans — pour que Just Fontaine se fasse une place en sélection. Ses débuts, mis à part le match très facile contre le Luxembourg en 1953, ont été laborieux et décevants. Intégré de justesse dans la liste des 22 pour la Suède en mai 1958, il profite de la blessure de Bliard pour prendre une place de titulaire au sein d’une ligne d’attaque Kopa-Wisniewski-Piantoni, avec Vincent légèrement en retrait.
Son sens du placement hors normes hérité de l’art du démarquage au basket [1], sa précision dans les duels face au gardien et son entente instinctive avec Kopa (alors qu’ils ne jouaient pas encore ensemble en club) ajoutés à une confiance totale en ses capacités vont faire exploser les compteurs le temps d’un été. Mais s’il a marqué 13 des 23 buts français en Suède, il en a inscrit 17 lors de ses 15 autres sélections.
Sans sa double blessure, il aurait sans doute emmené l’équipe de France au Chili en 1962, où il n’aurait eu que 28 ans... Il reste toutefois le plus grand attaquant français de tous les temps, devant Thierry Henry, Jean-Pierre Papin, Roger Piantoni et David Trezeguet. Et, bien entendu, son record de 13 buts inscrits lors d’une seule coupe du monde tient toujours, 58 ans plus tard. Il ne sera probablement jamais battu.