Gagner une Coupe du monde, c’est extraordinaire. Enchaîner avec un Euro, c’est exceptionnel. En 2000, c’était même inédit. Des Bleus brillants mais moins dominateurs allaient s’imposer en maîtres du suspens.
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L’an 2000. Dernière année du deuxième millénaire et du vingtième siècle (le vingt et unième a commencé le 1er janvier 2001). Date fantasmatique s’il en est pour les enfants des années 60-70 qui rêvaient de voitures volantes et de pastilles alimentaires faisant office de repas complet.
Pour les moins de vingt ans qui ne l’ont pas connue, 2000 a vu le début de la généralisation d’Internet en France avec le déploiement de l’ADSL qui permettait des débits plus confortables, même si les tarifs étaient encore élevés (265 francs par mois, environ 40 euros). Il y avait 8 millions d’internautes en France à cette époque, contre plus de 60 millions aujourd’hui.
Les vingt-deux sélectionnés
Roger Lemerre a été très conservateur : sur 22 joueurs convoqués, 18 faisaient partie du groupe en 1998. Seuls ont été remplacés les trois Auxerrois Lionel Charbonnier, Bernard Diomède et Stéphane Guivarc’h, alors qu’Alain Boghossian est forfait. Arrivent donc les Bordelais Ulrich Ramé, Johan Micoud et Sylvain Wiltord et le Madrilène Nicolas Anelka.
Hormis Ramé, tous auront du temps de jeu grâce à la rotation rendue possible contre les Pays-Bas grâce aux deux victoires initiales en phase de poule. Les absences ponctuelles de Lizarazu et Petit ont aussi laissé leur chance à Candela et Vieira, alors que Wiltord, Pires et Trezeguet se sont illustrés comme remplaçants décisifs en finale contre l’Italie (ils étaient également entrés en jeu tous les trois contre le Portugal en demi).
A noter qu’il y a une continuité entre ce groupe et celui champion du monde en 2018, puisque Didier Deschamps et Guy Stephan étaient déjà là en 2000, le premier en tant que capitaine, le deuxième comme adjoint du sélectionneur.
Les articles publiés match par match sont listés ci-dessous.
Dans les graphes ci-dessous, on visualise les périodes où l’équipe de France a mené au score (en bleu, plus ou moins foncé suivant l’écart de buts), a été menée (en rouge) et et été à égalité (en gris).
Alors que au cours des trois autres tournois qu’ils ont remportés, les Bleus ont été très peu menés au score (43 minutes en 1984, 12 en 2018 et seulement une minute en 1998), l’Euro 2000 a été propice aux renversements de situation. L’équipe de France a en effet été menée pas moins de 98 minutes en six matchs : 35 minutes en finale contre l’Italie, 32 minutes en demi-finale contre le Portugal et 31 minutes face aux Pays-Bas au premier tour. Ils ont même gagné les deux derniers matchs du tournoi (Portugal et Italie) sur le même schéma : menés au score une grosse demi-heure, puis égalisation, et victoire au but en or. Sans avoir jamais mené une seule minute !
Les quatre stades des Bleus
Au premier tour, les Bleus s’installent à Bruges, au stade Jan-Breydel, de format très réduit (30 000 places). Ils y rencontrent le Danemark et la République tchèque, et y retournent en quart de finale pour y défier l’Espagne. Ils jouent aussi la demi-finale en Belgique, à Bruxelles, au stade du Roi-Baudouin (nouveau nom du Heysel de sinistre mémoire). Leurs deux excursions aux Pays-Bas sont plus difficiles, puisqu’ils sont battus à l’Arena de lAjax et frôlent la défaite contre l’Italie à Rotterdam.
Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.