Après une remière partie consacrées aux éliminations des Bleus (en 1961, 1969, 1973, 1989 et 1993), voici les années où la qualification pour la Coupe du monde a été obtenue de justesse, soit lors du dernier match, soit via la deuxième place qualificative, soit enfin en passant par un barrage.
1977 : Bulgarie et République d’Irlande
– un qualifié direct pour un groupe de 3, quatre matchs à jouer entre octobre 1976 et novembre 1977. France première avec 5 points devant la Bulgarie (4) et l’Irlande (3).
– Après deux échecs consécutifs en 1969 et 1973, l’équipe de France doit se qualifier pour l’Argentine dans un groupe piégeux à trois où tout faux pas est interdit. En octobre 1976 à Sofia, où ils ont si souvent trébuché, les Bleus de Platini, Trésor, Bossis et les Stéphanois dominent nettement la première mi-temps et mènent 2-1. Après la pause, ils ont une balle de break quand Platini driblble le gardien Krastev, lequel le crochète. Pénalty ? Non. Les Bulgares égalisent sur une double position de hors-jeu. Ils bénéficient même d’un pénalty très généreux mais Hristo Bonev le tire à côté. 2-2. Un mois plus tard, les Bleus réalisent une très bonne opération en battant l’Irlande au Parc (2-0). L’affaire est bien engagée, mais une défaite à Dublin en mars (0-1) remet tout en cause. Quand ils reçoivent la Bulgarie en novembre, les Bleus ont un point de retard et doivent l’emporter pour se qualifier. Ils le font avec panache grâce à trois buts de Rocheteau, Platini et Dalger (3-1) mais tremblent jusqu’au bout après le but de Cvetkov à cinq minutes de la fin.
– En Argentine, la France tombe dans le groupe le plus difficile (comme en 1966) avec le pays organisateur, un ancien champion du monde (l’Italie) et la Hongrie. Les Bleus perdent deux fois et sont éliminés, mais ils ont ouvert le score contre l’Italie (1-2) et Six a eu une balle de match face à l’Argentine (1-2). Le dernier match contre la Hongrie entre dans l’histoire à cause du maillot porté par les Français, une tenue rayée vert et blanc appartenant au club local de Kimberley.
1981 : Belgique, Pays-Bas, République d’Irlande, Chypre
– deux qualifiés directs dans un groupe de 5, huit matchs à jouer entre octobre 1980 et décembre 1981. France deuxième avec 10 points derrière la Belgique (11) et devant l’Irlande (10), les Pays-Bas (9) et Chypre (0).
– Sortis en qualifications de l’Euro 1980 par la Tchécoslovaquie, la France a tiré de malchance avec un groupe très relevé pour aller en Espagne. La Belgique est vice-championne d’Europe et les Pays-Bas ont joué les deux dernières finales de la Coupe du monde. Mais c’est à Chypre que les Bleus frappent fort d’entrée avec un 7-0 clair et net qui aura son importance à la fin. Ils enchaînent par un 2-0 contre l’Irlande, mais l’année 1981 tourne à la catastrophe avec trois défaites à l’extérieur aux Pays-Bas (0-1) en mars, en Belgique (0-2) en septembre et en Irlande (2-3) en octobre, contre une seule victoire à domicile (Belgique, 3-2 en avril). A deux journées de la fin, la France pointe à la quatrième place et n’a plus le choix : il faut gagner les deux derniers matchs pour accrocher un strapontin.
Michel Hidalgo tente alors un coup de poker contre les Pays-Bas au Parc, en alignant trois milieux offensifs (Platini, Genghini et Giresse) derrière trois attaquants (Rocheteau, Lacombe et Six). Et ça marche, puisque les Bleus battent les coéquipiers de Neeskens (2-0). Il ne reste plus qu’à terminer le travail contre Chypre, sans aucun problème (4-0). Mais l’Irlande, troisième, n’est éliminée qu’à la différence de buts.
– La Coupe du monde en Espagne commence et se finit mal : par une défaite initiale contre l’Angleterre (1-3) et un échec pour la troisième place face à la Pologne (2-3). Entre les deux, des feux d’artifice offensifs (Koweït et Irlande du Nord, 4-1) et une immense demi-finale en forme de montagnes russes contre la RFA à Séville, perdue aux tirs au but (3-3).
1985 : Yougoslavie, Bulgarie, RDA, Luxembourg
– deux qualifiés directs dans un groupe de 5, huit matchs à jouer entre octobre 1984 et novembre 1985. France première avec 11 points devant la Bulgarie (11), la RDA (10), la Yougoslavie (8) et le Luxembourg (0).
– La route du Mexique passe par l’Europe de l’Est, comme dans les années 60 et 70. Mais tout commence par le plus facile, face au Luxembourg, et une victoire 4-0 dans la lancée de l’Euro 84 et des JO. Et comme ces Bleus-là sont inarrêtables, ils enchainent avec deux succès sur la Bulgarie (1-0) en novembre et la RDA (2-0) en décembre. Qui les arrêtera ? Pas la Yougoslavie à Sarajevo en avril (0-0), mais la Bulgarie crée la surprise en mai à Sofia (0-2) en cassant une belle série d’invincibilité (15 matchs consécutifs depuis septembre 1983). Les Bleus calent encore à Leipzig en septembre (0-2), battent le Luxembourg (6-0) mais doivent l’emporter face à la Yougoslavie dans le sprint final. Ils jouent mal, mais plient le match grâce à un doublé de Platini dont son dernier coup franc en bleu.
– Au Mexique, les Bleus sont favoris de l’épreuve mais ne finissent que deuxièmes du premier tour, derrière l’URSS. Ils se retrouvent alors dans un tableau terrifiant avec l’Italie en huitièmes (2-0), le Brésil en quart (1-1, tirs au but) et la RFA en demi (0-2), où les nombreux trentenaires souffrent avec l’altitude et la chaleur. La troisième place est enlevée à la Belgique après une nouvelle prolongation (4-2).
2009 : Serbie, Autriche, Roumanie, Lituanie, Féroé
– un qualifié direct dans un groupe de 6, dix matchs à jouer entre septembre 2008 et octobre 2009. France deuxième avec 21 points derrière la Serbie (22) et devant l’Autriche (14), la Lituanie et la Roumanie (12) et les Féroé (4).
– Après un Euro 2008 calamiteux (deux défaites et un nul), Raymond Domenech a été reconduit dans ses fonctions. Mais les Bleus souffrent d’entrée contre l’Autriche (1-3), se ressaisissent face à la Serbie (2-1) et vont chercher un nul en Roumanie (0-0). Ils font heureusement le plein de points contre la Lituanie et les Féroé, avant de caler encore contre la Roumanie (1-1) et la Serbie (1-1). La victoire sur l’Autriche en octobre 2009 ne suffit pas pour obtenir la première place. Il faut donc jouer des barrages contre la République d’Irlande, une vieille connaissance. L’aller à Dublin est une réussite avec un but d’Anelka (1-0). Mais le retour à Saint-Denis tourne au cauchemar : l’Irlande mène 1-0 grâce à Robbie Keane à la 31e. Prolongations. A la 102e, Malouda place un ballon dans la surface, Henry le contrôle et centre pour Gallas qui marque de la tête. Les Irlandais protestent, à raison. Henry s’est amené le ballon de la main à deux reprises. A 1-1, les Bleus vont en Afrique du Sud.
– Il y a une justice : qualifiés sur une erreur d’arbitrage, les Bleus passent complètement à travers leur Coupe du monde. Après un premier match correct contre l’Uruguay (0-0), ils coulent face au Mexique (0-2), déclenchent un mouvement de grève de l’entraînement à Knysna après le renvoi d’Anelka et perdent encore contre l’Afrique du Sud (1-2). On a mal pour les Irlandais.
2013 : Espagne, Finlande, Biélorussie, Géorgie
– un qualifié direct dans un groupe de 5, huit matchs à jouer entre septembre 2012 et octobre 2013. France deuxième avec 17 points derrière l’Espagne (20) et devant la Finlande (9), la Géorgie (5) et la Biélorussie (4).
– Tomber dans le groupe du double champion d’Europe et champion du monde en titre, c’est quasiment être condamné à viser la deuxième place, celle de barragiste. Pourtant, grâce à un début de parcours très correct (victoires en Finlande et contre la Biélorussie, puis nul à Madrid contre l’Espagne), les Bleus espèrent un temps conserver la première place. Mais l’Espagne s’impose à Saint-Denis en mars 2013 et renvoie l’équipe de France à son statut d’outsider. Il va donc falloir jouer les barrages en novembre, comme en 2009. Le sort semble favorable en offrant aux Bleus l’Ukraine plutôt que la Croatie ou le Portugal. Mais à Kiev, l’équipe de France est sèchement battue (0-2) avec l’expulsion de Koscielny en prime. Deschamps change sa charnière centrale, sort Nasri et rebooste son équipe en quatre jours. A Saint-Denis, les Bleus balaient leur adversaire grâce à un doublé de Sakho et un but (hors-jeu) de Benzema (3-0). L’aventure est en marche.
– Au Brésil, on attend des Bleus qu’ils fassent mieux que lors des trois phases finales précédentes où ils n’avaient gagné qu’un match sur dix. Après une entame en trombe (3-0 contre le Honduras, 5-2 face à la Suisse), le moteur offensif cale (Equateur 0-0, Nigéria 2-0) et l’Allemagne remporte le quart de finale au Maracana (0-1) sur une erreur défensive de Varane.
Vos commentaires
# Le 2 novembre 2021 à 15:18, par Nhi Tran Quang En réponse à : Un ticket pour le monde : les qualifications à l’arraché
2005 n’est pas cité dans les qualifs obtenues à l’arrache ? Cette année avec la Suisse et l’Irlande comme adversaire principale et comme trouble fête Israel, la France avait largement le niveau d’assurer la qualif sans avoir bataillé à la derniere journée pour se qualifier. Durant ces qualifs, la France reste invaincue certes mais n’a gagné que un seul matche contre un adversaire direct (1-0 en Irlande avec un but de Henry)
Pourquoi la qualif de 2005 doit être dans cette rubrique car 1) à mi-parcours, la France est 2ème de son groupe avec 9pts à égalité avec l’Irlande en ayant déjà perdu 6 pts à domicile suite à 3 nuls contre Israel, l’Irlande & la Suisse 2) à la fin de la 9ème journée après un match nul en Suisse (1-1), la France est 3ème de son groupe ayant encore 1 match à jouer à domicile contre Chypre, pour se qualifier direct, la France doit gagner contre Chypre certes mais en espérant un nul entre la Suisse ou l’Irlande ( dans le même cas, elle aurait pu se qualifier aussi avec une victoire de l’Irlande mais en cas de victoire de Suisse, il aurait fallu une victoire contre Chypre avec un écart de 5buts au moins)
A la fin des 10 journées, la France est 1ere avec 2pts d’avance sur la Suisse