1. Une année sans match amical, c’est déjà arrivé ?
Aussi étonnant que ça le paraisse, ce n’est arrivé qu’une seule fois depuis 1904. C’était en 1985. Cette année-là, les champions d’Europe avaient fait un programme minimum avec seulement 6 matchs, dont 5 en qualifications pour la Coupe du monde au Mexique et la finale de la coupe intercontinentale contre l’Uruguay en août.
2. Les Bleus feront-ils 10 sur 10 en 2019 en remportant tous leur matchs ?
Ce ne serait pas une première historique. L’équipe de France a déjà fait deux cartons pleins, le dernier en 1991 (six victoires en six matchs dont cinq qualificatifs pour l’Euro 1992). Mais le premier est le plus beau, puisqu’il compte 12 victoires en 12 matchs en 1984 avec l’Euro à domicile au milieu. Dix de ces victoires ont été des clean-sheet (pas de but encaissé) et onze d’entre elles ont été jouées en France, la douzième… au Luxembourg. Ça aide.
3. Y aura-t-il de nouveaux adversaires cette année ?
Un seul, la Moldavie. Affiliée à la FIFA en 1994, la sélection de la petite république située entre la Roumanie et l’Ukraine n’a jamais rencontré l’équipe de France au cours de sa brève histoire. Ce sera le 87e adversaire des Bleus depuis 1904 (84 sélections nationales et trois continentales : Afrique, Concacaf et sélection FIFA).
4. Quels seront les nouveaux Bleus ?
C’est toujours difficile de s’avancer dans ce domaine où les surprises ne sont pas rares (Pavard et Nzonzi en 2017, Hernandez et Plea en 2018). Les deux plus probables sont le défenseur central du FC Barcelone, Clément Lenglet, et le milieu de terrain de Lyon, Houssem Aouar. On pourrait aussi citer l’attaquant de Lille Jonathan Bamba, le milieu défensif d’Arsenal Matteo Guendouzi ou les défenseurs centraux Dayot Upamecano (Leipzig) et Issa Diop (West Ham). Mais il est fort possible qu’un ou plusieurs nouveaux venus ne soient pas cités ici.
5. Eviter la Ligue des Nations, c’est une bonne chose ?
Probablement. J’ai déjà relevé le fait que le vainqueur de la Coupe des confédérations ratait systématiquement la phase finale suivante (comme l’a fait l’équipe de France en 2002 et 2004). Aucune des grandes sélections européennes actuelles (Belgique, France, Allemagne, Espagne, Croatie) ne sera présente au Portugal en juin prochain. Les Bleus pourront souffler avec une année beaucoup moins chargée que la précédente et certainement la suivante.
6. Deschamps conservera-t-il sa stratégie ?
Encore faudrait-il que l’actuel sélectionneur en ait une. Deschamps est avant tout pragmatique : il s’adapte aux qualités (et aux limites) de ses joueurs et aux caractéristiques de ses adversaires. Compte tenu du tirage particulièrement favorable dans les qualifications pour l’Euro 2020, on peut quand même espérer voir une équipe de France plus ambitieuse dans son jeu. Face à des équipes qui ne se livreront pas, elle n’aura de toute manière pas le choix.
7. Adrien Rabiot reviendra-t-il ?
Plus le temps passe, plus le cas du milieu parisien se complique. L’an dernier, il a d’abord perdu sa place suite à des performances en sélection beaucoup trop faibles. Puis il a refusé son statut de réserviste pour la Coupe du monde, et il a entamé un énième rapport de force avec son club dans lequel il est désormais mis à l’écart. Bien avant la sélection, sa préoccupation première sera de retrouver du temps de jeu et un minimum de crédibilité. Il est très improbable qu’on le revoie en sélection d’ici 2020.
8. Verra-t-on un nouveau gardien pour les Bleus ?
Alphonse Areola, 78e gardien français, aura patienté trois ans avant de faire ses débuts en sélection, en septembre dernier à Munich. Avant lui, Benoît Costil n’avait fait que passer en novembre 2016 contre la Côte d’Ivoire. Qui après lui ? La logique voudrait ce que soit le gardien de Montpellier, Benjamin Lecomte, appelé dans le groupe de septembre dernier suite aux forfaits de Lloris et Mandanda. Mais Didier Deschamps est extrêmement conservateur sur le poste de gardien : pour l’instant Mandanda est deuxième, malgré des performances peu convaincantes avec l’OM, et Areola troisième. Autant dire que la probabilité de voir Lecomte dans les cages lors d’une année sans le moindre match amical est très faible.
9. Qui marquera le 1500ème but, et quand ?
Les stats nous disent qu’on en est à 1492 buts marqués depuis 1904 (en 845 matchs). Sauf gros cartons face à la Moldavie et l’Islande en mars, le 1500e sera probablement pour le mois de juin, en Turquie ou contre Andorre. Et la logique voudrait que l’un des trois buteurs de l’année 2018 en soit l’auteur : Kylian Mbappé, Antoine Griezmann ou Olivier Giroud.
10. Olivier Giroud dépassera-t-il David Trezeguet au classement des buteurs ?
L’attaquant de Chelsea est désormais tout près du légendaire Trezegol (33 buts contre 34). Mais, compte tenu de sa moyenne de buts par match inférieure (0,38 contre 0,48), il devra dépasser le total de son aîné pour lui prendre sa troisième place. Et donc marquer au moins deux fois pour arriver à 35 buts. S’il joue régulièrement (ce qui n’est pas acquis), c’est largement faisable compte tenu de l’adversité. Après deux années (2006 et 2017) à 8 buts, il en avait inscrit 4 l’an dernier.
11. Verra-t-on un carton cette année (au moins 4 buts d’écart) ?
Les derniers scores d’ampleur au moins égale remontent à 2017, contre les Pays-Bas en août (4-0) et face au Paraguay en mai (5-0). En 2018, les Bleus n’ont jamais gagné plus largement que par deux buts d’avance, même quand ils en ont inscrit quatre (Argentine 4-3, Croatie 4-2). En 2019, on reverra certainement des scores larges, sans doute lors des deux oppositions contre Andorre (juin et septembre) ou face à la Moldavie (mars et novembre).
12. Hugo Lloris dépassera-t-il Marcel Desailly au classement des joueurs ?
Il reste neuf matchs à jouer au le gardien des Bleus (108 sélections) pour chasser du podium des joueurs les plus sélectionnés le grand modeste Marcel Desailly (116). A 32 ans, et compte tenu de la confiance que lui accorde Didier Deschamps, cela semble évident. Dès 2019 ? Là, c’est moins sûr, puisqu’il n’y a que dix rendez-vous au programme cette année. S’il les honore tous sauf un, Lloris y arrivera. S’il en manque au moins deux, il faudra attendre 2020. Ce ne sera sans doute pas nécessaire.
13. Steve Mandanda quittera-t-il les Bleus ?
Le gardien de l’OM aura 34 ans en mars 2019. Rien de rédhibitoire à ce poste, surtout quand on est titulaire. Mais ce n’est pas le cas. On se souvient que Bernard Lama ne s’était jamais remis d’être passé derrière Fabien Barthez en 1997, à 34 ans justement. Or Mandanda est numéro deux derrière Lloris depuis une décennie, et son rendement en club inquiète. Un retrait de la sélection en 2019, qui profiterait automatiquement à Alphonse Areola, est probable.
14. Hugo Lloris battra-t-il le record de clean sheets de Fabien Barthez ?
Sans doute, car il lui reste quatre matchs à disputer sans encaisser de but pour y parvenir : avec 48 clean sheets, il se rapproche du score de Barthez (51), mais ce dernier y était parvenu en 87 sélections seulement. Dans le meilleur des cas, Lloris y parviendra en 111 capes, 112 pour faire mieux. Attention quand même, car les Bleus joueront un match sur deux à Saint-Denis, un stade qui porte poisse au champion du monde 2018 : il y a encaissé 34 buts en 37 matchs, dont seulement 14 clean sheets.
15. Quand Mbappé intègrera-t-il le top 100 au classement des joueurs ?
Il lui faudra 31 sélections au compteur pour dépasser Yoann Gourcuff, actuel 100e avec 31 capes et 254 minutes de plus. Pour avoir un temps de jeu supérieur, Mbappé devra jouer deux matchs entiers et au moins 75 minutes du troisième). Pas avant juin donc, peut-être contre la Turquie le 8, plus sûrement face à Andorre le 11.
16. Les Bleus joueront-ils leur centième match au Stade de France en 2019 ?
Pas de suspens : oui. Depuis janvier 1998, l’équipe de France a joué 97 fois à Saint-Denis. Et en 2019, tous leurs matchs à domicile (5) ont été programmés au Stade de France, alors que les rencontres contre Andorre, l’Albanie ou la Moldavie auraient pu être jouées plutôt en région. Le centième sera donc le 10 septembre contre Andorre, trois jours après la réception de l’Albanie au même endroit. En 97 rencontres, les Bleus en ont gagné 63, pour 19 nuls et 15 défaites (dont 8 sur les 6 dernières années avec Didier Deschamps sélectionneur).
17. Un Français Ballon d’or en 2019, c’est possible ?
A condition de gagner la Ligue des Champions, comme l’ont fait en année impaire Cristiano Ronaldo en 2017 et Lionel Messi en 2009, 2011 et 2015. Qui ? Antoine Griezmann (Atlético Madrid, dont la finale se jouera au Wanda Metropolitano), Kylian Mbappé (PSG) et Raphaël Varane (Real Madrid) sont candidats. Mais les deux derniers seraient en concurrence directe avec leurs coéquipiers, notamment Neymar et Modric. Donc je mettrai une pièce sur Griezmann, en cas de succès fin mai.
18. Depuis quand n’y avait-il plus eu une année 100% européenne ?
Depuis 1995, avec au calendrier des rencontres face aux Pays-Bas, Israël (2), Slovaquie, Norvège, Pologne, Azebaïdjan et Roumanie (8 matchs, 5 victoires et 3 nuls). Et encore, Israël est rattachée à l’UEFA mais se trouve géographiquement sur le continent asiatique. La dernière fois que les Bleus ne sont pas sortis de l’Europe, c’était en 1991 (6 matchs) contre l’Espagne (2), l’Albanie, la Pologne, la Tchécoslovaquie et l’Islande. 6 victoires.
19. Quand reparlera-t-on de Zidane comme sélectionneur ?
Probablement pas en 2019. Même s’il ne reprend pas Manchester United l’été prochain (possible en cas de succès de Ole-Gunnar Solskjaer), Zizou ne se positionnera pas cette année, sauf dans l’hypothèse, très hautement improbable, d’élimination des Bleus. Et comme la Ligue des Nations donnerait la possibilité à l’équipe de France de disputer des barrages en mars 2020 si elle ne finit que troisième de son groupe, il ne faut pas y compter. Deschamps sera encore là jusqu’à l’Euro. Au moins.
Vos commentaires
# Le 10 janvier 2019 à 18:37, par Yoyo En réponse à : 19 questions pour 2019
Il n’y aura finalement qu’une seule rencontre en région, ce sera un amical à Nantes le 2 juin.
# Le 10 janvier 2019 à 19:53, par Bruno Colombari En réponse à : 19 questions pour 2019
Oui, j’ai vu ça aujourd’hui. L’adversaire n’est pas encore connu, mais on peut penser que ce sera un gros morceau genre Espagne ou Belgique, compte tenu du calendrier de 2019.