Son apport
Ailier droit à ses débuts, puis avant-centre décroché dans un schéma à deux pointes, Dominique Rocheteau représente la synthèse entre le 4-3-3 stéphanois des années 70 et le 4-4-2 des Bleus dans les années 80. Digne représentant de l’espèce des dribbleurs solitaires et des amoureux du beau jeu (et du respect de l’arbitrage), l’Ange vert aura fait une belle carrière internationale au sein de la génération dorée de 1955, celle de Platini, Bossis et Tigana.
De ses débuts en sélection jusqu’à la coupe du monde 1982, à peu près, sa place se trouvait sur le côté droit d’une attaque à trois avec Bernard Lacombe en avant-centre pivot et Didier Six en ailier gauche. S’il contribue à la qualification pour le Mundial argentin en marquant le premier but contre la Bulgarie en novembre 1977, il ne brille pas spécialement en Amérique du Sud. Les années 1979 et 1980 le voient un peu disparaître de la circulation (quatre sélections en deux ans). C’est le passage au 4-4-2 lié à l’apparition du carré magique début 1982 qui lui permettra de se recentrer avec succès : ses crochets courts et ses frappes soudaines font merveille en Espagne à partir du second tour, et il est l’un des héros de Séville (où il provoque le pénalty transformé par Platini) malgré une blessure au genou.
Pourtant, il va manquer l’Euro 84 à cause du retour en grâce de Bernard Lacombe, champion de France avec Bordeaux et pivot préférentiel de Platini. Dans une attaque Lacombe-Bellone (ou Six), Rocheteau n’a plus sa place et doit se contenter de miettes contre la Belgique ou la Yougoslavie où il est remplacé à la mi-temps devant le public stéphanois. On pense alors que son temps est terminé, surtout avec l’éclosion de José Touré, de Jean-Pierre Papin ou de Yannick Stopyra quelques mois avant la coupe du monde au Mexique. Mais le premier se blesse en mars et le deuxième est trop tendre. Quant au troisième, il s’avère complémentaire au Parisien et apporte de la vivacité à une équipe où Platini et Giresse tirent la langue.
Rocheteau au classement des joueurs
S’il n’avait pas été forfait contre la RFA en 1986 à Guadalajara, Dominique Rochereau aurait fêté sa cinquantième sélection en demi-finale mondiale. Le voilà donc bloqué à 49 capes, à hauteur de Sidney Govou et derrière Frank Lebœuf, désormais sorti du top 50. C’est un total assez faible pour une carrière internationale de près de onze ans, avec un nombre de victoires plus que conséquent : parmi les joueurs à la carrière équivalente, seul Frank Lebœuf, champion du monde et d’Europe, en compte autant (31). Mais N’Golo Kanté, avec ses 37 victoires en seulement 53 sélections (en janvier 2023) a déjà fait beaucoup mieux.
Au nombre de minutes jouées, Rocheteau est nettement en dessous de Jean Djorkaeff, Alain Giresse et Jean Vincent. Et s’il a traversé l’Euro 84 sur le banc, il compte dix matches de phase finale de Coupe du monde, dont six victoires, ce qui n’est pas rien. Dans la génération actuelle, il est devancé par Lloris (20), Griezmann (19), Varane et Giroud (18), Mbappé (14) et même Dembélé (11).
Clas. | Joueur | Sel | Tps jeu | G | N | P | Abs. | Densité | Année | Ordre |
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49 | Laurent Koscielny | 51 | 4250 | 30 | 9 | 12 | 32 | 61% | 2011 | 858 |
50 | Joël Bats | 50 | 4527 | 25 | 14 | 11 | 6 | 89% | 1983 | 667 |
51 | Frank Lebœuf | 50 | 3361 | 31 | 13 | 6 | 43 | 54% | 1995 | 740 |
52 | Dominique Rocheteau | 49 | 3486 | 31 | 9 | 9 | 45 | 52% | 1975 | 603 |
53 | Sidney Govou | 49 | 2244 | 27 | 13 | 9 | 58 | 46% | 2002 | 787 |
54 | Jean Djorkaeff | 48 | 4276 | 20 | 10 | 18 | 8 | 86% | 1964 | 512 |
55 | Yohan Cabaye | 48 | 2834 | 29 | 10 | 9 | 32 | 60% | 2010 | 848 |
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Rocheteau au classement des buteurs
Chassé du top 20 par Olivier Giroud, Antoine Griezmann, Karim Benzema,et Kylian Mbappé, Rocheteau, avec ses 15 buts, a tout de même fait mieux que Robert Pirès et Nicolas Anelka, lesquels comptent respectivement trente et vingt sélections de plus que lui. S’il n’a pas tiré de pénalty, Rocheteau a tout de même réussi un triplé contre le Luxembourg en 1985 et deux doublés, dont l’un contre l’Irlande du Nord en 1982. Il a aussi réussi 12 passes décisives, dont 4 lors du Mondial 1986. Il compte d’ailleurs dix matches de phase finale de Coupe du monde, avec quatre buts marqués, ce qui n’est pas rien : il est le huitième meilleur buteur des Bleus dans la compétition derrière Giroud et Mbappé et à égalité avec Kopa et Griezmann.