Qu’est-ce qu’une chronobiographie ?
Son patronyme nous amusait beaucoup, tant il rappelait les paroles d’une comptine pour enfant. Les médias et probablement ses proches l’appelaient plutôt Jeannot. Jean Petit, 12 sélections en équipe de France, était avant tout une figure de l’AS Monaco, un club auquel il consacra toute sa carrière, remportant deux titres de champion et une Coupe de France.
Une carrière bleue sur le tard
Jean Petit avait aussi la particularité de bien porter son nom. Mais malgré son mètre soixante-quatorze, il demeurait un milieu relayeur combatif, lucide et plutôt à l’aise techniquement. Sa carrière en Bleu a été tardive, son poste de prédilection étant voué à une forte concurrence et nécessitant une expérience consommée.
Lorsqu’il connaît sa première sélection en équipe de France en 1977, Jean Petit est déjà âgé de 28 ans (il est né le 25 septembre 1949). Jusqu’alors, il n’a connu qu’une seule sélection chez les Espoirs, en 1968. Le natif de Toulouse (formé à l’ex-TFC dissous en 1967) a rarement eu l’occasion de se distinguer au plus haut niveau. Lorsqu’il rejoint l’AS Monaco à l’âge de vingt ans, le club de la Principauté est relégué en deuxième division et va connaître quelques années de turbulences entre éphémères remontées et vaines luttes pour ne pas redescendre.
Malgré le tumulte, le club se construit avec le président Jean-Louis Campora, arrivé en 1976, lequel rappelle l’ancien entraîneur Lucien Leduc et installe Gérard Banide à la tête du centre de formation. Sur le terrain, l’équipe se forme autour de Christian Dalger, Delio Onnis, Jean-Luc Ettori... tandis que Jean Petit hérite du brassard de capitaine. En 1977, l’ASM accède de nouveau à la première division et surprend tout son monde en décrochant un an plus tard le titre de champion de France.
Consignes incomprises
Michel Hidalgo, sélectionneur des Tricolores depuis 1976, n’est pas insensible aux exploits du club où il a connu ses plus belles années de joueur. Le 8 octobre 1977, à l’occasion du match amical qui oppose les Bleus à l’URSS, le sélectionneur aligne l’attaquant Christian Dalger (qui n’avait connu jusqu’alors qu’une seule sélection) et Jean Petit, placé au milieu de terrain aux côtés de Michel Platini et Dominique Bathenay. Les deux Monégasques sortiront après l’heure de jeu. Jean Petit avouera qu’il n’avait pas compris les consignes de Michel Hidalgo. Et qu’il a bien cru que sa carrière en Bleu s’arrêterait là [1].
Si Dalger est rappelé pour le match suivant, un décisif France-Bulgarie où il inscrit d’ailleurs un but, Jean Petit n’est plus convoqué. Son excellente saison monégasque lui permet toutefois de disputer un match avec l’équipe de France B en mars 1978 et de rester dans le champ de vision du sélectionneur. Un mois plus tard, le capitaine monégasque bénéficie d’une cascade de forfaits pour être rappelé par le sélectionneur à l’occasion de la venue du Brésil au Parc des Princes.
Jean Petit entre en jeu en deuxième mi-temps à la place d’un Henri Michel boitillant. Sa prestation, cette fois, est remarquable. A cinq minutes de la fin, il combine avec François Bracci et donne à Marc Berdoll le ballon qui conduit au but de Michel Platini. C’est probablement sur cette action de Jean Petit gagne sa place parmi les 22 pour le Mundial argentin. Il n’apparaîtra qu’au troisième match contre la Hongrie, donnant à Christian Lopez le ballon du premier but.
C’est lors de la saison 1978-1979 que Jean Petit devient un véritable joueur de l’équipe de France. Il entre en jeu en octobre à Luxembourg en remplacement du jeune Jean-François Larios puis devient titulaire à part entière jusqu’à la fin de la saison, alternant les rencontres éliminatoires de l’Europeo 1980 (Luxembourg, Tchécoslovaquie) et de mémorables matchs amicaux contre l’Espagne au Parc (1-0) ou le périple aux États-Unis (6-0). Il inscrit au passage son seul but international contre le Luxembourg au Parc en ouvrant le score d’une reprise de la tête sur un corner.
L’homme de Monaco
A partir de la saison suivante, Jean Petit est confronté à la concurrence de Tigana, Larios, Christophe et Moizan. Il ne dispute qu’une rencontre en 1979-1980, celle au Parc remportée (2-1) contre la Tchécoslovaquie pour solder les éliminatoires du championnat d’Europe italien.
Au début de la saison 1980-1981, le capitaine monégasque rend encore quelques services à l’équipe de France, entrant en jeu successivement contre la Juventus au Parc (1-0), à Chypre où il donne à Zimako le ballon du septième but (7-0) puis contre l’Irlande au Parc (2-0) où il remplace Michel Platini.
En douze sélections avec les Bleus, Jean Petit n’a connu qu’une seule défaite, lors du Tchécoslovaquie-France de Bratislava. Sa carrière terminée, il restera fidèle à son club de toujours en assumant les fonctions d’entraîneur, d’adjoint, de recruteur et de conseiller présidentiel, voire princier. Il est le sixième tricolore de la Coupe du monde 1978 à nous quitter après après Claude Papi, Dominique Dropsy, Henri Michel, Christian Dalger et François Bracci.
Sel. | Match | Date | Lieu | Adversaire | Score | TpsJeu | Notes |
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France B | 28/03/1976 | Esch-sur-Alzette | Luxembourg | 2-0 | |||
1 | Amical | 08/10/1977 | Paris (Parc) | URSS | 0-0 | 65 > | |
France A’ | 08/03/1978 | Lisbonne | Portugal B | 1-1 | |||
2 | Amical | 01/04/1978 | Paris (Parc) | Brésil | 1-0 | > 23 | |
3 | Amical | 19/05/1978 | Villeneuve d’Ascq | Tunisie | 2-0 | 90 | |
4 | CM T1 | 10/06/1978 | Mar del Plata* | Hongrie | 3-1 | 90 | |
5 | qEuro | 07/10/1978 | Luxembourg | Luxembourg | 3-1 | > 26 | |
6 | Amical | 08/11/1978 | Paris (Parc) | Espagne | 1-0 | 90 | |
7 | qEuro | 25/02/1979 | Paris (Parc) | Luxembourg | 3-0 | 90 | 1 but |
8 | qEuro | 04/04/1979 | Bratislava | Tchécoslovaquie | 0-2 | 90 | |
9 | Amical | 02/05/1979 | East Rutherford | Etats-Unis | 6-0 | 90 | |
10 | qEuro | 17/11/1979 | Paris (Parc) | Tchécoslovaquie | 2-1 | 90 | |
UNFP | 03/09/1980 | Paris (Parc) | Juventus | 1-0 | > 45 | ||
11 | qCM | 11/10/1980 | Limassol | Chypre | 7-0 | > 29 | |
12 | qCM | 28/10/1980 | Paris (Parc) | Rep.d’Irlande | 2-0 | > 16 |